Guyane : Visite d'un site d'orpaillage illégale par les membres de la commission d'enquête parlementaire

© Facebook Lenaick Adam

Guyane : Visite d'un site d'orpaillage illégale par les membres de la commission d'enquête parlementaire

Visite sur le site de l'ancienne mine Boulanger pour les membres de la Commission d'enquête parlementaire sur l'orpaillage illégal en Guyane. L'occasion d'évoquer le travail permanent des missions de lutte « Harpie », mais aussi et surtout ses limites face à une problématique dont l'ampleur dépasse les moyens mis en œuvre.

 

La Commission d'enquête parlementaire contre l'orpaillage illégal en Guyane, mise en place au début de l'année 2021 et présidée par Lénaïck Adam, avec pour rapporteur Gabriel Serville, accompagné par la vice-présidente Stéphanie Kerbah, se rendait sur le site PK48 à Cacao, un site d'orpaillage illégal basé sur l'ancienne mine, légale, Boulanger.

Sur ce site, les groupes d'orpailleurs illégaux ont creusé 19 puits depuis octobre 2020, date à laquelle 13 puits avaient déjà été détruits par les forces de la mission Harpie. Profonds d'une dizaine à une trentaine de mètres, les puits continuent d'être crées par les orpailleurs illégaux opérants avec une logistique impressionnante, qu'il s'agisse de l'approvisionnement, l'extraction, ou même le fonctionnement du site et des mines illégales. Pour preuve, entre 7 et 10 tonnes d'or seraient exfiltrés illégalement de la Guyane chaque année.
L'ampleur de l'orpaillage illégal et des moyens humains et matériels mis en œuvre par les mineurs, majoritairement issus du Brésil, semble aujourd'hui dépasser les capacités des forces de la mission Harpie.

Pour Lénaïck Adam, député de Guyane et Président de la Commission d'enquête parlementaire au micro de Guyane la 1ère, il faut maintenant explorer d'autres pistes pour garantir l'efficacité de la lutte contre l'orpaillage illégal. « Selon ce que nous disent les professionnels, donc les forces armées de Guyane, les gendarmes et d'autres, c'est qu'au niveau répressif, ils sont arrivés à terme de ce qu'ils peuvent faire. Maintenant, il faut explorer le côté diplomatique, que le Brésil et le Suriname puissent contenir et contrôler les frontières comme il se doit, lancer des opérations aussi de leur côté, sans cela, on n'y arrivera pas ».


Même son de cloche pour Gabriel Serville, député de Guyane ( et désormais Président de la CTG) et rapporteur de la Commission. « Ces missions Harpie, c'est beaucoup d'argent que l'on met sur ces opérations, c'est beaucoup d'hommes qui sont mobilisés, mais finalement, on se rend compte que compte tenu de l’immensité du dégât, il faudrait peut-être procéder autrement. Je ne suis pas du tout persuadé qu'il faudrait plus d’hommes ou plus d'argent, mais c'est la stratégie selon moi qui n'est pas du tout adaptée à la mobilité et à l'ingéniosité développée par les orpailleurs. Donc il faudrait que le gouvernement comprenne que l'on est arrivé au bout d'un processus, au bout d'un cycle ».

 

Damien Chaillot