Le chantier de la Centrale bioénergie du Larivot poursuit son déroulement avec plusieurs étapes encore à venir. Actuellement en phase de génie civil, les travaux se poursuivront jusqu'en mai. Le montage électrique et mécanique des moteurs a déjà démarré et constituera l'activité principale en 2025. « Les équipements principaux de la centrale seront amenés en bateaux pour être installés mécaniquement à l'aide de tuyauterie et électriquement à l'aide de câbles », explique la direction du projet. L'année 2026 marquera la phase d'essai et de mise en service, avec une livraison prévue en février 2027 pour une production de 120 Mégawatts. Focus avec le reportage de nos partenaires de Radio Péyi.
La future centrale fonctionnera avec un combustible composé à 90 % d'huile végétale et à 10 % de méthanol. Jean-Baptiste Nardelli, directeur EDF de la Centrale du Larivot, décrit le processus de transformation du combustible : « Trois citernes vont stocker le combustible qui permettra d'alimenter les moteurs. Ce combustible est issu du coproduit d'une graine de colza. Une partie est utilisée pour du bétail, l'autre est transformée en huile, puis en combustible propre à l'utilisation sur des moteurs thermiques. Elle est à 90 % issue de la production agricole ».
Un impact environnemental réduit
EDF assure que cette transition énergétique n'aura pas d'impact sur les prix de l'électricité en Guyane et souligne les avantages environnementaux du projet. Selon Erwan Collet, directeur de projet pour la construction de la centrale d'EDF Guyane, cette nouvelle infrastructure permettra une réduction significative des émissions polluantes : « Un des gros avantages par rapport au fioul, c'est qu'on diminue considérablement les émissions atmosphériques. Déjà, on va diviser les émissions de CO² par un facteur trois à quatre. Ensuite, on n'aura plus d'émissions de dioxyde de soufre, plus de métaux lourds et plus de poussières. Donc, on va considérablement améliorer la qualité de l'air par rapport à une centrale au fioul ».
Toutefois, dans un premier temps, le combustible sera importé d'Europe, conformément à la directive RED II. M. Collet précise que l'impact carbone du transport restera marginal : « La part du transport dans les émissions de CO² est relativement faible, de l'ordre de 1 % par rapport à l'ensemble des émissions produites par la combustion du combustible ».

Une transition progressive vers la nouvelle centrale
Actuellement, 79 salariés d'EDF devraient travailler sur la future centrale, contre 120 à la centrale de Dégrad-des-Cannes, qui cessera son activité fin 2026. La transition entre les deux infrastructures a déjà commencé, comme l'explique Erwan Collet : « Cette transition a démarré il y a quelques mois. Nous avons organisé un forum des métiers en juin 2024 pour présenter aux salariés de l'ancienne centrale les métiers de PEI, qui sont assez proches de ceux de SEI à Dégrad-des-Cannes. Parallèlement, nous entretenons un dialogue permanent avec la direction d'EDF SEI dans le cadre de comités de suivi locaux ». Les premières embauches pour la future centrale interviendront en 2025, avec une intensification du recrutement en 2026. M. Collet voit en ce projet une « merveilleuse opportunité » pour les salariés de travailler sur une infrastructure moderne et respectueuse des meilleures normes technologiques.

Le coût total des travaux de la Centrale du Larivot est estimé à 600 millions d'euros.
Damien CHAILLOT