Guyane : Le président de la CTG Gabriel Serville plaide pour une application du pass sanitaire adaptée aux réalités du territoire

© DR

Guyane : Le président de la CTG Gabriel Serville plaide pour une application du pass sanitaire adaptée aux réalités du territoire

Actuellement en mission à Paris, le Président de la Collectivité Territoriale de Guyane Gabriel Serville a rencontré ce jeudi 29 juillet le Cabinet du Ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu. Une rencontre qui avait pour but d'échanger sur les inquiétudes mais aussi sur les conséquences pour le territoire de l'application du pass sanitaire.



« L'objectif pour moi était de tirer la sonnette d'alarme, de faire remonter auprès du cabinet du ministre les inquiétudes relayées de la part des acteurs économiques de la Guyane, des professionnels de santé et des pompiers. Concernant l'application de la loi qui va instaurer le pass sanitaire, laquelle la loi qui risque de se faire sans une véritable concertation avec les acteurs du terrain. Il faut prendre le temps de la concertation, de l'accompagnement pour que ces dispositions ne soient pas contre-productives pour la Guyane que ce soit sur le plan économique ou sur le plan social », a-t-il confié à Outremers 360 à l'issue de sa rencontre avec le Ministère des Outre-mer.

Face à l'application de la loi relative à la gestion de la crise sanitaire, les inquiétudes sont à la fois nombreuses et « réelles» pour le président de la Collectivité territoriale. Gabriel Serville cite par exemple les personnels soignants déposant leurs blouses blanches devant l'ARS, ou encore les interrogations des employeurs guyanais face à la mise en application de cette loi vis-à-vis de leurs salariés ne disposant pas de schéma vaccinal.  Plus récemment, les pompiers de l'aéroport de Guyane ont menacé de faire grève face à l'obligation vaccinale pour les pompiers. Une situation qui serait préjudiciable pour la Guyane. « Un blocage de l'aéroport entraînerait un blocage de la Guyane car il s'agit d'un point névralgique de la vie guyanaise avec les conséquences que cela peut engendrer.  Il s'agit d'inciter le gouvernement dans la rédaction du décret d'application à mettre en place des mesures d'adaptation qui soient véritablement destinées aux territoires d'outre-mer et plus particulièrement la Guyane. Il faut que le Gouvernement comprenne qu'il faut privilégier la discussion et la concertation, la capacité à convaincre plutôt que d'être dans l'obligation imposée à ces personnels».

Un accompagnement de 30 millions d'euros pour les finances de la CTG

Lors de cette entrevue avec les membres du cabinet du Ministre des Outre-mer, le Président de la CTG a également plaidé pour un accompagnement plus important de l'Etat vers la Guyane. « Le Gouvernement a compris que la Guyane mérite d'être accompagnée. Il y a nécessité pour nous de pouvoir trouver les voies et moyens permettant d'être convaincant pour qu'on soit capable de sortir notre territoire dans l'ornière qu'il se trouve depuis quelques années.  La première tranche de cet accompagnement financier sera signée mardi prochain.  Nous espérons que ce soit un vrai bol d'oxygène pour les finances de la CTG afin d'avancer sereinement dans les perspectives que nous avons établies au bénéfice de la population».
 
Si Gabriel Serville reconnaît que cette aide financière va permettre à la CTG d'ouvrir des chantiers prioritaires fixés par la nouvelle mandature, le président souhaite que cet accompagnement débouche sur un véritable« plan Marshall» pour la Guyane. « C'est du bonus, pour l'instant. Nous espérons que le Gouvernement comprenne définitivement que cet  accompagnement ponctuel ne pourra être suffisant. En attendant de modifier de façon substantielle notre fiscalité pour avoir des recettes supplémentaires d'ici les quatre prochaines années, il faut que le Gouvernement comprenne la nécessité  reproduire ce dispositif financier pour les quatre prochaines années car la population guyanaise en a besoin. Si l'on veut combler les déficits de développement qui nous séparent des autres territoires, on doit pouvoir maintenir cette disposition». 

Pour Gabriel Serville, cet accompagnement financier doit profiter aux secteurs productifs guyanais. «Ne pas accompagner la Guyane de manière durable, c'est prendre le risque que le climat social se dégrade davantage. Nous allons nous employer à etre convaincants et  déterminés pour que cette parole de sagesse budgétaire soit entendue et que la Guyane puisse bénéficier de l'accompagnement nécessaire. Il faut que la Guyane soit accompagnée au niveau de ses secteurs de production : l'or, la pêche, le spatial, le commerce et l'industrie,...Il faut qu'il  y ait un choc à tous les niveaux pour que le territoire soit capable de vivre en étant moins accroché aux basques du Gouvernement.  C'est le pari que nous nous sommes fixés durant la campagne et c'est sur cette base que nous allons nous appuyer pour le bien-être de tous», a précisé Gabriel Serville.