Guyane : Le fonctionnement de l'aéroport Félix Eboué menacé en raison du manque de personnel vacciné

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Guyane : Le fonctionnement de l'aéroport Félix Eboué menacé en raison du manque de personnel vacciné

Suite à la décision gouvernementale de contraindre à la vaccination les personnels dans plusieurs secteurs d'activité, les sapeurs-pompiers ont pour consigne de procéder à la vaccination avant la date butoir du 20 août 2021. À l'aéroport Félix Eboué, la majorité de pompiers non vaccinés pourrait mettre à mal le fonctionnement de la structure.



Les dispositions gouvernementales relatives à la vaccination contre le Covid-19 imposent désormais la vaccination à certains cadres professionnels. En Guyane, l'aéroport Félix Eboué est confronté à une problématique découlant de cette décision de l'exécutif : les sapeurs-pompiers sont contraints à la vaccination, or, sur l'équipe de 25 personnes qui assurent le fonctionnement permanent de la structure aéroportuaire, seuls 7 sont vaccinées. Si certains agents refusent le vaccin, le directeur de l'aéroport Olivier Taoumi affirme qu'il ne fera en aucun cas pression sur ces derniers, évoquant la “liberté de conscience et l'intégrité de leur corps”, alors qu'il était interrogé par nos confrères de Guyane la 1ère.
« Nous avons appris comme tout le monde par la loi relative à la gestion de la crise sanitaire que les pompiers doivent être vaccinés. J'ai fait le point avec l'ensemble des pompiers de l'aéroport, on a 7 personnes vaccinées sur 25, dont le chef, et il n'est pas possible de faire fonctionner l'aéroport dans ces conditions».

Si le directeur de l'aéroport explique que des échanges avec le préfet de Guyane sont prévus afin de connaître l'interprétation et l'application de la loi sur le territoire, sa réponse déterminera comment l'aéroport pourra fonctionner à l'avenir. Si cette obligation vaccinale est maintenue en l'état, le nombre de sapeur-pompier vaccinés ne sera pas suffisant pour garantir le fonctionnement de l'aéroport au niveau de sécurité maximale. «Pour faire atterrir ou décoller un avion, il faut 8 personnes (…) il n'est pas possible de faire travailler les gens H24, donc pour ma part, je considère à ce moment-là que la sécurité de nos passagers, mais aussi la sécurité de nos agents n'est pas assurée».

Dans les faits, hors de question pour Olivier Taoumi d'imposer la vaccination à ses agents. « Pour ma part, je ne serai pas en mesure de leur imposer car je ne ferai pas de prosélytisme pour le vaccin, ni pour ni contre. Les gens sont libres de se vacciner ou ne pas vacciner, je ne suis pas là pour faire la propagande du vaccin ou contre le vaccin, d'autant plus qu'on ne connaît pas tout à fait encore les conséquences de tout cela. Les gens sont libres et nos agents sont libres, nous respectons leur liberté de conscience et l'intégrité de leur corps. Ils décideront, mais le problème du fonctionnement de l'aéroport se pose clairement”.

 


 

Damien CHAILLOT