Les états généraux du désenclavement portés par le collectif Apachi ont réuni samedi à Sinnamary des élus, des responsables de partis politiques, d’associations et de syndicats pour s’accorder sur une volonté de désenclaver l’intérieur du territoire par des infrastructures routières. A l’issue de la rencontre, ont été rédigés les accords du 28 octobre. Un texte d’engagement prévoit la formation d’une commission ad hoc du désenclavement à la CTG qui devra, entre autres, mettre en place une ingénierie financière, lancer des études préliminaires de travaux et créer un fond d’investissement pour les infrastructures routières avant la fin de l’année 2024. Un reportage grâce à notre partenaire Radio Péyi.
Un texte qui n’est plus uniquement une réflexion mais une démarche globale, explique Fabio Léon, vice-président du collectif Apachi.« Il s'agira de créer une délibération de la CTG pour porter une commission ad'hoc au sujet du désenclavement. On est sur une planification, on a des dates, des engagements de nos élus sur une démarche qui est déjà engagée par la mairie de Saint-Laurent, par la CCOG. Le président de l'association des maires de Guyane,à son niveau, fait un travail de lobbying avec les autres élus de Guyane, afin de créer ce partenariat global territorial pour aller vers un désenclavement total de la Guyane. Le désenclavement est vraiment le mot pour désigner ce vers quoi, on veut aller.»
Philippe Dékon, le président du collectif Apachi, soutient qu’il s’agit d’un document qui apporte une feuille de route précise dans le processus de désenclavement. « L'enclavement, ça tue ! Cela devient une formule mais cela tue toutes perspectives d'avenir, tous projets sur ce territoire. Il faut pouvoir organiser des choses à Sinnamary, cela nous a permis de sortir d'ici avec des accords clairs de la part de la CTG, la société civile, la CCOG, etc. On a un document cadre, une feuille de route claire. Désormais, on sait vers où on va aller. Il y a encore des choses à améliorer mais c'est une nouvelle page qui s'ouvre pour la Guyane en matière de désenclavement».
Plusieurs participants ont exprimé une volonté de faire avec ou sans l’Etat… mais pour le président de la CTG, la collectivité territoriale ne peut pas porter ce projet seule, l’Etat doit avoir son rôle à jouer. Gabriel Serville. «La première marge de manœuvre que l'on doit mobiliser est la capacité de pouvoir travailler ensemble, inverser le rapport de force, c'est une condition sine qua non. Il nous fait aller vers l'Etat, pour dire à l'Etat et à l'Union Européenne, que la Guyane ne peut pas souffrir de cette situation. On est capable de faire décoller le télescope James Webb le 25 décembre 2021, un télescope qui a coûté 10 milliards de dollars pour aller explorer les confins de l'univers et expliquer l'origine de l'humanité, mais en même temps, on n'est capable de désenclaver quelques communes de l'intérieur. C'est le genre de contradictions que j'ai du mal à supporter. D'un côté, on fait de belles choses sur cette terre de Guyane mais il faut aussi préserver les personnes qui y vivent en leur donnant les moyens de cette liberté d'aller et venir».