Guyane : l’Autorité environnementale émet son avis sur le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux

©SDAGE Guyane

Guyane : l’Autorité environnementale émet son avis sur le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux

L’Autorité environnementale du ministère de la Transition écologique a émis son avis sur le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) 2022-2027 de Guyane. Actualisé tous les six ans, ce document précise les orientations qui ont pour ambition de réaliser une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau, les objectifs de qualité et de quantité à atteindre pour chaque masse d’eau du département ainsi que les aménagements et les dispositions nécessaires pour prévenir la détérioration et assurer la protection de l’état des eaux et des milieux aquatiques.

 

Dans son avis, l’Autorité environnementale relève que le projet du SDAGE 2022-2027 « se démarque fortement de l’exercice précédent en réaffirmant les objectifs de la directive cadre sur l’eau (DCE), en abordant explicitement l’impact de l’exploitation aurifère et en faisant le choix d’une rédaction des dispositions qui facilite leur mise en œuvre concrète. Cependant le Sdage ne vise la reconquête que de 5% des masses d’eau jusqu’à un état bon ou très bon, pour maintenir un peu plus de 80% des masses d’eau en bon ou très bon état en 2027, soit l’état constaté au début du cycle précédent. »

Concernant les principaux enjeux environnementaux, notamment la préservation des ressources en eau et la restauration du bon état écologique des masses d’eau dans le contexte de la difficulté particulière liée aux activités aurifères illégales, la préservation de la santé humaine relative à la ressource en eau potable et le traitement des eaux usées ainsi que les conséquences de l’utilisation de mercure et des autres composants chimiques utilisés par l’orpaillage illégal, l’Autorité environnementale affirme : « l’activité aurifère alluvionnaire clandestine est la principale atteinte à la qualité des eaux et la santé humaine des populations locales et augmente le risque de dégradation, contrariant les efforts engagés par ailleurs. C’est la raison pour laquelle des moyens très significatifs doivent continuer à être mobilisés en priorité pour en juguler les effets. »

Etat des masses d'eau en Guyane (2016-2021) ©SDAGE Guyane

L’organisme précise que l’état des lieux préalable au SDAGE 2022-2027 a permis de constater un état stable pour les eaux souterraines et une tendance marquée à la dégradation pour « les masses d’eau cours d’eau » en raison notamment de l’impact des activités aurifères. « Il se manifeste par une dégradation de l’hydromorphologie, une augmentation de la turbidité, des pollutions par le mercure, le cyanure, les hydrocarbures ou les macro-déchets. Le pourcentage de masses d’eau en bon ou très bon état écologique diminue de 82 à 76%. » 

Rappelant que le code minier prévoit des dispositions particulières pour l’exploitation d’or alluvionnaire de type artisanal en Guyane, l’Autorité environnementale « recommande d’engager une démarche de priorisation des secteurs où des travaux de réhabilitation de sites clandestins abandonnés doivent être engagés, d’accélérer la parution du guide de bonnes pratiques pour améliorer les conditions d’exploitation pour les sites légaux et de renforcer les moyens permettant de contrôler les exploitations et les remises en état. » Elle exhorte également à « renforcer les actions en matière de mise à niveau de l’assainissement des eaux usées et de l’alimentation en eau potable, en confortant l’appui aux collectivités chargées de leur mise en œuvre. » 

Qu’est-ce que l’Autorité environnementale ?

Cette instance d’inspection du Conseil général de l’Environnement et du Développement durable (CGEDD) du ministère de la Transition écologique et solidaire donne des avis, rendus publics, sur les évaluations des impacts des grands projets et programmes sur l’environnement et sur les mesures de gestion visant à éviter, atténuer ou compenser ces impacts. Par exemple, la décision d’un tracé d’autoroute, la construction d’une ligne TGV ou d’une ligne à haute tension, mais aussi d’un projet local, dès lors qu’il dépend du ministère de la Transition écologique et qu’il est soumis à une étude d’impact. Une autorité environnementale est composée de quinze personnes qualifiées, dont neuf issues du CGEDD, et de six personnalités qualifiées externes, choisies pour leur compétence dans le domaine de l’environnement.

Pour aller plus loin

Avis délibéré de l’Autorité environnementale sur le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du district hydrographique de Guyane (cycle 2022-2027)

Le SDAGE Guyane 2016-2021

 

PM