Nicolas de Bouillane de Lacoste était présent la semaine dernière sur le sol guyanais. L’ambassadeur a notamment rencontré le nouveau préfet, Antoine Poussier, le président de l’Assemblée de Guyane, Gabriel Serville, ou encore le nouveau président de l’Université, Laurent Linguet. Axe principal des échanges, la coopération régionale, entre la Guyane et ses pays voisins.
Un véritable renforcement des relations entre la France et les pays voisins de la Guyane à lieu ces derniers mois, en témoigne les nombreuses missions diplomatiques, entrepreneuriales ou sanitaires opérés depuis environ un an. Dans ce contexte, l’ambassadeur de France au Suriname et au Guyana est en première ligne, en lien direct avec les institutions et représentants en Guyane.
Au micro de nos partenaires de Radio Péyi, Nicolas de Bouillane de Lacoste revient sur l’un des événements marquant de ce rapprochement, la visite d’entrepreneurs guyanais et martiniquais au Guyana, courant 2023 : « Avec le président Serville, nous avions accompagné une mission d’entreprise guyanaise, mais également certaines venaient de Martinique. Il y a, à ma connaissance, au moins 2 accords qui ont été passés avec des entreprises de Guyane qui veulent s’installer sur le marché du Guyana. Et puis l’objectif, c’est aussi de montrer que le Guyana est en train de se développer à une vitesse absolument colossale, et les entreprises ici doivent en tenir compte, chercher des partenaires. De ce point de vue-là, c’était très réussi (…) cette mission en juin, c’était un premier pas, l’objectif, et nous en avons parlé avec le président Serville, c’est d’organiser le « match retour ». J’ai eu l’occasion de visiter l’entreprise Bio Stratège et également l’institut Pasteur, c’est absolument fabuleux ce que nous faisons ici, c’est dommage que ça ne soit pas un peu mieux connu. Nos partenaires au Suriname et au Guyana vont parfois chercher des solutions lointaines, et notre rôle, c’est de montrer tout ce potentiel, ici en Guyane ».
Autre fait marquant, l’accord d’exploitation en faveur de Total Énergies qui anticipe une exploitation pétrolière permettant une extraction de 200.000 barils par jour, ou encore la première rencontre officielle entre chefs d’Etats des deux pays, poursuit l’ambassadeur : « L’entreprise Total Énergies est une entreprise indépendante, mais c’est un signal très fort qui est envoyé au monde économique. Nous espérons que les entreprises françaises l’entendront. Déjà aujourd’hui, le fait qu’il y ait cette perspective change beaucoup dans le climat au Suriname. Il y a une « lueur d’espoir » comme l’a dit le président Santokhi, et au-delà, c’est un signal qui a été, je vous l’assure, bien perçu dans un certain nombre de milieu. La France est déjà le premier investisseur étranger au Suriname, et ça sera bientôt, avec Total, l’un des principaux employeurs de mains d’œuvre surinamaise, donc bien entendu, c’est un élément très important. Mais au-delà de ces investissements, les liens se resserrent. Le président Emmanuel Macron a rencontré son homologue, le président Santokhi, le 18 juillet dernier à Bruxelles, c’était la première rencontre historique entre un chef d’Etat français et un chef d’Etat surinamais ».
Autre élément d’importance, signe d’un rapprochement entre les deux nations, l’accord et le geste de la France, avec le don de 300 fusils d’assaut Famas : « Ces 300 Famas que nous avons donnés, avec un certain nombre de munitions, ont un objectif : renforcer les capacités de l’armée surinamaise à lutter contre les trafics, et tous les défis que nous avons en commun, trafic de stupéfiants, pêche illicite… C’est un geste de confiance, c’est un geste extrêmement important que la France a fait (…) je crois que ça a été extrêmement bien perçu localement (…) voilà une réponse concrète de la France (…) elle cherche à aider, armer dans ce cas de figure, les autorités surinamaises, qui sont confrontées à des difficultés colossales. Ce genre de coopération militaire ça vise également à renforcer la capacité administrative du pays à se défendre ».
Enfin, Nicolas de Bouillane de Lacoste a confirmé que le futur ferry qui fera la liaison entre Albina et Saint-Laurent devrait être mis en service au début de l’année 2024.
Damien CHAILLOT