Projet majeur de développement de l’énergie en Guyane, la filière biomasse dans son ensemble est en train d’émerger avec l’arrivée des centrales dédiées. Plusieurs entrepreneurs locaux se sont lancés dans ce nouveau secteur et ont rapidement fait le constat d’un besoin de structuration. Une première pierre a été posée par la création de la coopérative des fournisseurs de biomasse, fin février 2024. Focus avec l’interview de son président, Sylvio Sophie, par nos partenaires de Radio Péyi.
Structurer et organiser la filière, permettre une mutualisation des moyens et une meilleure coordination des professionnels, telle est la volonté portée par la coopérative des fournisseurs de biomasse.
À sa tête, Sylvio Sophie, qui a fait le constat du besoin de structuration des différents acteurs, jusqu’ici isolés : « On est tous un peu nouveau dans cette activité, puisque c’est une activité qui n’existait pas encore en Guyane. On a commencé à travailler, et rapidement, on a vu qu’on n’était pas structuré ni organisé pour cela, ce qui fait qu’on est arrivé à vouloir se structurer mieux pour pouvoir permettre plus d’opérateurs, donc on a créé la coopérative et le syndicat. Aujourd’hui, on est 13 opérateurs, et c’est ouvert à d’autres opérateurs, que ce soit au niveau du transport ou de la défriche ».
Une structuration nécessaire, notamment en vue de mutualiser les moyens et de permettre d’améliorer toute la ligne logistique, explique Sylvio Sophie : « Bientôt, la coopérative va pouvoir se structurer pour transporter les houppiers, toutes les branches, on n’arrive pas à transporter cela dans le camion parce que ça revient beaucoup trop cher, parce que ça laisse trop de vide. Ce qu’on est amené à faire, c’est de pouvoir produire des plaquettes sur place pour pouvoir utiliser la totalité, ou 90% de la biomasse, pour que ça puisse aller en usine et éviter d’avoir une pénurie au niveau des centrales biomasses ».
Surtout, cela permettra de mieux valoriser la ressource et obtenir un produit moins cher, poursuit le président de la coopérative des fournisseurs de biomasse : « Si quelqu’un à un contrat de 10.000 tonnes, il est obligé d’avoir 3 pelleteuses, 1 bulldozer, 2 tracteurs agricoles ou 2 moyens pour faire sortir la biomasse en bord de route. Aujourd’hui, ça coûte beaucoup trop à un exploitant, et ce matériel-là ne sera pas en mesure de travailler, dans l’année, à 20% de sa capacité. Si on mutualise les moyens, ça permettra que la coopérative puisse envoyer ce matériel-là chez plusieurs exploitants ce qui permettra d’avoir un coût moindre de la biomasse rentrée à l’usine ».
Damien CHAILLOT