Ce jeudi 22 février 2024, le président de la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL), Serge Smock, accompagné du sous-préfet Mathieu Gatineau et de Gabriel Serville, ont signé le premier plan intercommunal de lutte contre l’habitat indigne. Focus grâce aux interviews de nos partenaires de Radio Péyi.
Une feuille de route pour les six prochaines années, avec l’objectif de résorber les constructions insalubres. Un vaste chantier, alors qu’aujourd’hui, on estime à plus de 7.000 le nombre de logements indignes sur le territoire de la CACL.
Dans le cadre du plan intercommunal, 22 secteurs ont été priorisés afin que les pouvoirs publics interviennent de différentes manières.
Pour le président de la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral, Serge Smock, au micro de Radio Péyi, il s’agit d’un travail colossal qui se doit d’être traité de manière conjointe avec toutes les parties-prenantes : « C’est une politique intercommunale que nous menons parce que nous avons dans la plupart des communes les mêmes problématiques concernant l’habitat spontané et l’habitat insalubre, et nous avons pris le parti de lutter contre. Il y a trois gros socles, un, de lutter contre l’habitat insalubre, deux, donner la possibilité aux personnes d’avoir un logement décent et accessible, et troisièmement, lutter contre les habitations illicites (…) Bien entendu, le travail est colossal parce qu’il y a un vecteur que nous ne maîtrisons pas, ce sont les flux migratoires. C’est pour cela que nous demandons à l’Etat d’intervenir bien en amont pour pouvoir réguler ces flux, parce que tant que nous ne pourrons pas réguler ces flux migratoires, le problème ne sera pas réglé tout de suite ».
Surtout, l’accord est une première pierre à l’édifice qui va permettre la mise en œuvre d’outils communs, explique Laurent Acélor, responsable de la cellule habitat et planification à la CACL : « L’idée, c’est de travailler ensemble, de manière partenariale, et d’apporter des opérations complémentaires. On a tendance à stigmatiser ces habitats indignes en disant que ce ne sont que des sans-papiers qui y sont, non, il y a des Guyanais, des personnes en règles, mais qui ne peuvent pas avoir un logement social ou accéder à la propriété (…) le plan intercommunal est un document-cadre pour rassembler, fédérer, autour d’une même problématique. C’est une feuille de route avec des perspectives, actions, interventions ».
Un outil qui va permettre de mieux englober la problématique et d’intervenir en amont, dans le cadre d’une stratégie plus globale, poursuit LaurentAcélor : « Il y a eu des démolitions, c’était pour certains des territoires en zones de risques naturelles, donc pour des raisons de santé ou de protection, le préfet a pris ces arrêtés (…) d’où l’importance d’un diagnostic en amont, que des assistantes sociales rencontres les habitants, qu’on puisse leur proposer une solution, et pas de venir démolir et de ne pas expliquer en amont. Donc il y a toute une phase en amont de diagnostic, d’enquête, pour chaque ménage repéré, et qui permettront de faire dans la dentelle, de traiter cas par cas, c’est pour ça que ce sera long, pour trouver des solutions en fonction du cadre ou du contexte des problématiques rencontrées par ces ménages ».
Damien CHAILLOT