Interrogé par le député de Guyane Lénaïck Adam (LaRem) suite à la suspension par la Russie des lancements de ses fusées Soyouz, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a assuré l’engagement de l’État pour la « pérennité » du Centre spatial guyanais.
« Notre engagement pour la pérennité du centre spatial, son soutien et le déploiement de notre capacité de lancement est total » a déclaré Clément Beaune face à la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Le secrétaire d’État était interrogé par Lénaïck Adam sur les inquiétudes du retrait de la Russie, de sa fusée Soyouz et de son personnel basé en Guyane, en réponse à la première salve de sanctions européennes.
Qualifiant ce retrait de « difficulté temporaire », Clément Beaune reconnaît « les inquiétudes parfaitement légitimes » suite à ce retrait, et concède « une difficulté double » : « locale et potentiellement d’organisation sociale », en raison du départ du personnel russe, « et puis la question de la filière spatiale puisque des lancements étaient prévus via Soyouz dans les prochaines semaines ».
« Nous serons totalement engagés pour la pérennité du site » a insisté Clément Beaune, selon qui, il est encore « trop tôt » pour évoquer un soutien financier. « Le ministre des Outre-mer regardera cela. Mais en tout cas pour la pérennité du centre spatial et de la filière spatiale, je veux être très clair sur notre engagement ».
Pour le secrétaire d’État aux Affaires européennes, le retrait de la Russie « renforce encore la nécessité de permettre le déploiement rapide d’Ariane 6, prévu aujourd’hui pour la fin de l’année ». « Je ne saurais pas vous dire ce matin si nous sommes capables d’accélérer les choses » a-t-il toutefois pondéré, soulignant « que ce sont des questions très lourdes ». « Mais cela montre à quel point nous avons besoin d’indépendance en matière spatiale » a-t-il poursuivi.
« Si nous pouvons continuer une coopération dans un autre climat avec la Russie, tant mieux, mais nous devrons en tout cas renforcer notre engagement pour Ariane puisque nous avons besoin d’une filière de lanceurs indépendants, en particulier via Ariane et Vega (le lanceur italien, ndlr) », a ajouté le secrétaire d’État.