Guyane : Bilan de la première réunion du Comité de pilotage du CHRU

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Guyane : Bilan de la première réunion du Comité de pilotage du CHRU

Le Comité de pilotage « CHRU de Guyane – Santé 2025 » s'est réuni pour la première fois ce jeudi 9 septembre. Les 81 membres qui le composent ont ainsi établi leur premier point d'étape sur les chantiers déjà entamés, qui mèneront à terme à la création du tant attendu Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) de Guyane à l'horizon 2025.


Avec 21 membres permanents et 60 membres consultatifs, le Comité de pilotage du CHRU, réuni sur le campus universitaire de Troubiran à Cayenne, inaugurait sa première entrevue, définie mensuellement pour le moment, avec pour objectif le suivi du projet sur trois axes majeurs : suivi du chantier, être décisionnaire sur les potentiels points de blocage liés au projet, alerter les institutions si une problématique nécessitait leur intervention.


Au-delà du simple suivi du chantier, le Comité aura pour mission de traiter le sujet de l'offre de soin du territoire dans sa globalité, étudiant les problématiques du projet régional de santé, du renforcement de l'offre de soin territorial, ou encore la mise en place des filières de formations inhérentes au projet.


Concernant l'offre de soin, la qualification d'un établissement de soin en tant que Centre Hospitalier Régional requiert que ce dernier, conjointement aux autres établissements du territoire, propose des prestations allant des soins de proximités aux soins dits de “haute spécialisation”. Un panel de soins qui devra être déterminé par le Comité.
Pour Clara de Bort, directrice générale de l'Agence Régionale de Santé (ARS), “Le CHRU de Guyane, ce sont vraiment les hôpitaux de Guyane et pas le CHRU de Cayenne. Certaines activités de soin de haute spécialisation seront situées à Cayenne, d’autres à Kourou et d’autres à Saint-Laurent. C’est le réseau de ces trois hôpitaux qui fera notre CHR, et les patients, comme les médecins, les étudiants ou les enseignants, devront pouvoir circuler facilement d’un établissement à l’autre selon leurs besoins. De même que les Cayennais vont à Kourou pour l’urologie, il faut qu’on ait une cartographie qui ne réserve pas les soins à Cayenne. Il faut donc qu’on désenclave Saint-Laurent du Maroni. Ce projet, c’est aussi rééquilibrer l’offre de soins”.

Une montée en puissance et en expertise du réseau de soin du territoire donc, qui s'accompagne nécessairement par le renforcement de la formation et de la recherche sur place.
“Un premier cycle d’études médicales doit être proposé en Guyane d’ici à la rentrée 2023. L’objectif est d’accueillir une quarantaine d’étudiants en deuxième année de médecine cette année-là. L’étude de faisabilité a été réalisée et le pôle santé de l’université est en construction. La Collectivité territoriale (CTG) et le rectorat ont décroché, pour leur part, le label « campus des métiers de la santé et du social », pour le lycée Bertène-Juminer, à Saint-Laurent du Maroni”.

Concernant le volet recherche, la création d’une direction de la recherche clinique et de l’innovation (DRCI) en permettra le renforcement.
Une instance dont la création est saluée par le Professeur Mathieu Nacher : “En Guyane, nous sommes très forts pour réaliser des études observationnelles, pour décrire et comprendre des cas. Mais nous ne menions que peu d’études internationales, qui participent à l’amélioration des soins. Nous n’avions pas la structure ni la culture pour répondre à de nombreux appels à projet. Pour le faire, il nous fallait cette DRCI. Cela aidera ceux qui ont des projets de recherche à les rédiger et à chercher des financements. Pour nous, c’est un saut quantique”.

Enfin, dans le cadre de l'offre de soin territorial, le Comité devra également s'attacher au suivi du développement des Centres Délocalisés de Prévention et de Soins (CDPS), à l'image des futurs hôpitaux de proximité de Saint-Georges, Maripasoula et Grand-Santi.
Amandine Papin, directrice générale adjointe de l’hôpital de Cayenne, a expliqué que “le volet opérationnel a d’ores et déjà débuté. Le but est de développer l’offre de soins en communes, d’élargir les missions comme par exemple aller davantage vers les populations”.
On retiendra notamment les besoins évoqués en radiologie, biologie, et en lits d’obstétrique.

Dans le cadre du suivi mensuel programmé par le Comité de pilotage, de nombreux acteurs viendront, au cours des prochains mois, présenter en détails l’avancement des différents dossiers et leurs besoins.

 


 

Damien CHAILLOT