Initialement prévue le vendredi 1er mars, le début de la campagne sucrière est toujours en suspens en Guadeloupe. L'usine Gardel a appelé au lancement de cette campagne sucrière, alors qu'un collectif de planteurs bloque depuis le 1er mars l'accès de l'usine.
«Confronté à un blocage de son site, Gardel se trouve dans l’impossibilité de démarrer sa campagne et dans l’obligation de fermer son site et de mettre le personnel en chômage technique. Gardel rappelle que la situation actuelle a des impacts sérieux sur l’ensemble de la filière, ses emplois et sa compétitivité et sur le revenu des planteurs» a indiqué Gardel par voie de communiqué ce lundi 4 mars.
Les planteurs restent toujours mobilisés pour la revalorisation du prix de la tonne de canne à sucre, à 120 euros la tonne. Pour faire entendre leurs revendications, le collectif de planteurs a bloqué les accès de l'usine Gardel au Moule. De son côté, Gardel rappelle les efforts entrepris. « Gardel a démontré sa volonté d’accompagner la filière et les planteurs en accordant une part toujours plus importante de la recette énergie bagasse aux planteurs (désormais 12/13eme au lieu de 10/13eme) conduisant à une augmentation du prix de la canne de +1,90€/tonne. Par ailleurs, dans le cadre d’une démarche constructive et transparente Gardel s’est dite ouverte à étudier la mise en place d’un mécanisme de partage de la valeur, une avancée historique à destination des planteurs.». L'entreprise cite entre autres l'augmentation du prix de la canne depuis six ans en passant de 31,20€ par tonne en 2018 à 40.49€ par tonne en 2024 ou encore le soutien à un plan Canne-Sucre-BIO permettant de revaloriser le prix de la canne (+20€ à la tonne pour les cannes certifiées Agriculture Biologique). «Tous ces efforts sont mis en œuvre alors que GARDEL, fait face à des difficultés structurelles menaçant son avenir avec notamment en 5 ans une perte de volumes de cannes (-11% en 5 ans) combinée à une perte de volumes sucres liée à une baisse de richesse (-29% en 5 ans) et que ses charges nettes d’exploitation augmentent en raison de l’inflation (+6.46%)», rappelle Gardel.
Enfin, Nicolas Philippot, Directeur Général Délégué a souligné espérer que « la raison reprendra le dessus et qu’une filière unie et responsable annoncera un démarrage prochain de la campagne 2024. Chaque jour compte pour les richesses et donc pour le revenu des planteurs ! ».