Seulement 380.000 habitants, mais 54 morts sur les routes en 2024: la Guadeloupe affiche une mortalité routière trois fois supérieure à celle de l'Hexagone, un triste record jugé alarmant par les autorités qui organisaient jeudi des assises régionales de la sécurité routière.
"On est dans une situation catastrophique", a déploré le préfet Xavier Lefort, interrogé par l'AFP en marge de ces assises, en soulignant également les 756 blessés, dont 235 graves, enregistrés l'an passé.
L'objectif de cette réunion, réunissant acteurs de la sécurité routière et professionnels, était de sonner "la mobilisation générale" pour endiguer le phénomène, a-t-il ajouté.
Sur la période 2020-2024, la Guadeloupe affiche 136 morts par million d'habitants, contre 46 en France hexagonale. Seule la Nouvelle-Calédonie fait pire, avec 177 morts par million d'habitants dans l'archipel français du Pacifique sud.
La Martinique, proche de la Guadeloupe et similaire en termes de population et de géographie, affiche elle moitié moins de morts sur les routes avec 24 tués en 2024. "Il faut qu'on travaille sur les comportements", a expliqué Xavier Lefort, notant que 90% des victimes sont des hommes.
Derrière cette mortalité galopante, un "trio infernal" bien identifié par les forces de l'ordre: alcool, stupéfiants et vitesse, impliquée dans 80% des accidents mortels, a souligné auprès de l'AFP Raphaël Colin, commandant de l'escadron départemental de sécurité routière de la gendarmerie.
Celui-ci décrit "beaucoup de fautes de comportements" comme "le dépassement sur les lignes blanches, dans les virages, des incivilités routières qui créent du danger" sur les routes étroites et souvent escarpées de Guadeloupe.
Face à cette situation, les autorités renforcent les contrôles, notamment les weekends où se produisent la majorité des accidents graves. Du 14 au 16 février notamment, la préfecture a suspendu 21 permis de conduire et procédé à cinq immobilisations de véhicules.
La mortalité routière a été quasi-stable en Hexagone en 2024 avec une hausse de 0,7%, mais l'augmentation de ce taux de mortalité était plus élevée dans les territoires ultramarins (+4%) avec 241 morts au total.
Avec AFP