Tous les parlementaires de Guadeloupe ainsi que les représentants de la Région, du Département et des maires de l'île ont présenté jeudi une plateforme de propositions pour sortir de la crise sociale mise en évidence lors des émeutes urbaines fin 2021.
« Cette plateforme a pour objectif de booster les politiques publiques », a indiqué lors d'une conférence de presse Marie-Luce Penchard, vice-présidente LREM de la Région. Il s'agit d'une union au-delà des partis politiques, « historique » et « trans-courant », selon le sénateur socialiste Victorin Lurel. « Ces propositions appellent un véritable Big Bang économique, social et fiscal », a-t-il déclaré.
Les propositions visent à « entendre, comprendre et co-construire l'avenir de la Guadeloupe » et évaluent le besoin de financement à près d'un milliard d'euros. Plus précisément 948 millions d'euros, dont 366 seraient financés par les collectivités locales, et 457 par l'État.
Elles concernent d'une part le « développement humain » et ses déclinaisons dans l'éducation, la formation, les soutiens à l'emploi ou encore la santé. Et d'autre part des « sujets structurants » comme l'eau, les infrastructures sportives ou l'aménagement du territoire. Les élus proposent également d'instaurer des exonérations totales de cotisations sociales et fiscales pour relancer l'activité des entreprises durement affectées par la pandémie.
« Cela fait des années que l'État nous dit de nous unir et de nous entendre pour faire front commun sur les politiques à développer, c'est fait », a indiqué Marie-Luce Penchard, interrogée sur la possibilité pour l'État de financer les propositions. Ni le préfet ni ses services n'ont été consultés pour l'élaboration de ces propositions, selon des sources proches. « L'État n'aura pas d'autre choix, désormais que d'apporter des réponses » a martelé Marie-Luce Penchard.
Car il est aussi question, pour les élus, de « sortir d'une relation tutélaire à l'État », et « d'instaurer une relation de partenariat », a précisé Guy Losbar, le président du Département, qui avait présenté cette plateforme de propositions au président de la République. Un congrès des élus pour discuter de l'orientation institutionnelle de l'île doit être programmé pour le « premier semestre » de l'année. Les élus veulent des « traductions concrètes dans la période budgétaire 2022 ».
Avec AFP.