Guadeloupe: dix personnes écrouées, soupçonnées d'avoir importé 15 tonnes de drogues

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Guadeloupe: dix personnes écrouées, soupçonnées d'avoir importé 15 tonnes de drogues

Dix personnes ont été placées en détention provisoire en Guadeloupe, soupçonnées de faire partie d'un réseau ayant introduit au moins 15 tonnes de drogues, essentiellement de la cocaïne, sur une période de deux ans via le Venezuela et la Dominique, a annoncé mercredi le parquet de Fort-de-France, en Martinique.


La juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Fort-de-France (Martinique), compétente en matière de criminalité organisée, s'était saisie de l'affaire après la saisie de 778 kg de cocaïne et 27 kg de cannabis, le 15 juillet 2024, sur une plage de Capesterre-Belle-Eau, en Guadeloupe. Trois personnes avaient alors été interpellées en flagrant délit de débarquement de la marchandise, en provenance de la Dominique.

L'enquête, menée par la section de recherches de la gendarmerie de Guadeloupe, a permis de remonter un trafic à grande échelle, impliquant l'acheminement de drogues depuis le Venezuela "vers les plages de Guadeloupe, via des transbordements gérés par des ressortissants dominiquais et réalisés en mer au large de la Dominique", selon un communiqué du parquet.
Selon la même source, le réseau aurait également mis en place un circuit de blanchiment d'argent, avec plus de 450.000 euros transférés via Western Union vers la Dominique et le Venezuela en 17 mois. "Entre le 30 mai 2025 et le 2 juin 2025, dix des principaux membres de ce réseau étaient interpellés en Guadeloupe", a indiqué le parquet, précisant qu'ils ont été "mis en examen et placés en détention provisoire". L'opération a permis la saisie d'une arme de poing, de munitions, de près de 900 grammes de cocaïne, de 840 grammes de cannabis, de véhicules, d'espèces, de bijoux et de biens de luxe, selon le communiqué.

La Guadeloupe et la Martinique font face à une flambée de violences depuis plusieurs années, largement alimentée par le narcotrafic. Depuis le début de l'année, seize personnes ont déjà été tuées en Martinique et 27 l'ont été en Guadeloupe et dans les îles du Nord (Saint-Martin et Saint-Barthélémy), la majorité par arme à feu.

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a évoqué dimanche sur CNews, parmi les priorités du gouvernement, "la lutte contre le narcotrafic, qui menace de faire s'effondrer les sociétés antillaises et de Guyane par (une) violence qu'on n'imagine pas", appelant à mettre plus de moyens pour lutter contre ce fléau.

Avec AFP