En amont de l'ouverture de la campagne sucrière 2024, le Président du conseil régional Ary Chalus, le président du conseil départemental Guy Losbar et le préfet de la région Guadeloupe Xavier Lefort se sont réunis le 23 février pour évoquer les perspectives de la filière canne. Ils ont notamment annoncé par voie de communiqué une augmentation du prix de la prime bagasse d'1,90€ supplémentaire par tonne.
Soulignant que la filière canne « constitue un pilier de l’économie agricole et joue un rôle essentiel dans l’aménagement du territoire guadeloupéen», l'Etat et les collectivités territoriales locales souhaitent affirmer leur «soutien à la filière canne » en revalorisant le montant de la prime bagasse. « La quasi-totalité de la prime bagasse va être reversée aux planteurs (12/13e) soit 1,90€ supplémentaire par tonne ; la part restante correspond à des frais de gestion et de contribution au Centre Technique de la Canne et du Sucre (CTCS)». Une démarche qui intervient dans la continuité des efforts consentis en 2023. « La convention canne signée en 2023 a consacré une augmentation sans précédent de 30 % de la rémunération à la tonne de canne pour le planteur, portant celle-ci à 109 € la tonne en Guadeloupe continentale et à 99,59 € la tonne à Marie Galante», rappelle le communiqué commun.
Autre mesure, l'Etat et les collectivités locales précisent que « les industriels se sont engagés dans une démarche de partage de la valeur et du bénéfice réalisés sur les différents co-produits issus de la canne. Un protocole spécifique sera établi en ce sens avant la fin de la campagne 2024 et devra être mis en œuvre dès cette année en fonction du résultat économique des entreprises. De plus, le travail de contrôle et d’expertise sur la richesses saccharine devra se poursuivre en associant les experts rédacteurs de l’étude financée par la région et d’autres experts pouvant apporter des compétences complémentaires. Ce travail devra être conduit à la fois sur la méthode et le protocole de mesure ainsi que sur la formule de calcul de la richesse saccharimétrique. À plus long terme, l’État, la Région et le Département reconnaissent la nécessité de faire évoluer la filière d’un point de vue structuration, agronomique et foncier. L‘avenir de la filière passe en effet par l’amélioration des rendements, la structuration des exploitations (surface moyenne de canne, diversification, etc.) et la meilleure connaissance de la qualité des sols pour laquelle un observatoire pourra être créé», poursuit le communiqué.
Depuis plusieurs semaines, un collectif de planteurs manifeste pour exiger l'augmentation du prix de la tonne de canne. Insatisfaits de cette annonce, le collectif de planteurs ont appelé à une réunion ce dimanche 25 février pour discuter de la suite du mouvement. Ils n'excluent pas l'idée de bloquer le lancement de la campagne sucrière 2024.