Selon un rapport de la mission d’inspection interministérielle qui doit être remis au ministre des Outre-mer ce soir à 18h15 heure de Paris, un Centre hospitalier universitaire en Guyane pourrait voir le jour en 2025, dans le cadre d'un plan santé sur 5 ans, financé à 138 millions d'euros. Olivier Véran et Frédérique Vidal seront présents à la remise de ce rapport qui fait des recommandations pour améliorer l’offre de soins sur le territoire, à laquelle participeront les élus guyanais et les cadres hospitaliers et de la recherche de Guyane en visioconférence à la CTG.
 

Le 29 juillet 2020, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, Olivier Veran, ministre des Solidarités et de la santé et Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, avaient annoncé qu'une mission d'inspection interministérielle serait réalisée pour faire des préconisations pour améliorer de manière structurelle l'offre de soins en Guyane. Cette mission avait également pour objectif de définir la méthode pour parvenir à la création d'un CHU en Guyane, dont le principe avait été acté par l'État en avril 2017, avec un projet viable et apportant un réel bénéfice à la santé de la population guyanaise.
 
Le rapport d'inspection des inspections générales de l'administration, des affaires sociales et de l'éducation, du sport et de la recherche a été remis aux élus guyanais et aux cadres hospitaliers et de la recherche de Guyane, en présence des trois ministres ce mardi 23 mars.
La mission formule 39 recommandations, à traduire sous la forme d'un « plan opérationnel santé Guyane » à 5 ans, piloté par l'État avec les collectivités territoriales, coordonné par une agence régionale de santé notablement renforcée, en associant l'université et l'ensemble des représentants des professionnels, et appuyé dans la durée par les ministères
concernés.  
 
La mission recommande que ce plan puisse constituer une démarche d'ensemble comprenant tous les aspects de l'offre de soins (prévention et santé de proximité, médecine de ville et hospitalière), dans une logique d'anticipation des nouveaux besoins liés à la démographie guyanaise et non de simple rattrapage.
 
Ce plan santé doit pouvoir devenir un outil de développement à part entière pour le territoire,en lien avec d'autres politiques structurelles. Il devra traiter les priorités propres à la Guyane comme l'offre de soins pour les communes de l'intérieur, le renforcement de certaines disciplines comme la périnatalité, la cancérologie, la cardiologie et la neurologie, l'attractivité du territoire et la formation, et la recherche en santé, en s'appuyant sur le formidable potentiel scientifique de la Guyane sur les maladies tropicales et émergentes.
 
A la suite de cette présentation, les ministres vont annoncer l'objectif de création d'un Centre hospitalier universitaire en Guyane d'ici 2025 ; et un plan opérationnel santé Guyane sera élaboré d'ici six mois en association étroite avec les collectivités territoriales, les professionnels de santé et le monde universitaire « pour traduire concrètement les recommandations de la mission ». 
 
138 millions d'euros pour financer le plan Santé Guyane 2025

Par ailleurs, compte-tenu de l'importance d'engager rapidement des actions sans attendre que ce plan soit finalisé, les ministres annonceraient le doublement des capacités d’hospitalisation en soins critiques d’ici 2024 et la création de postes de soignants et de chercheurs. A terme, une plateforme de recherche sur les maladies tropicales et émergentes pourrait être financée. Dans le cadre du Ségur de la santé, en complément des revalorisations sans précédent de fin 2020 qui ont concerné 5 806 professionnels de santé et 358 étudiants et internes en Guyane, le territoire bénéficierait de 138 millions d'euros qui contribuerait à financer ce plan santé.
 
Cette enveloppe contribuera à financer le plan santé Guyane 2025 : 99 millions d'euros, soit 70 % de ces financements, permettront de relancer les investissements en santé, moderniser les établissements, développer l'offre de soins. Et 33 millions d'euros serviront à l'assainissement financier des établissements les plus endettés de la région. Six millions
d'euros bénéficieront enfin au soutien des dépenses du quotidien des établissements de santé : achat ou remplacement de matériel, amélioration des conditions de travail dans les établissements de santé.