Emmanuel Macron nomme Michel Barnier comme Premier ministre

©Facebook / Michel Barnier

Emmanuel Macron nomme Michel Barnier comme Premier ministre

Emmanuel Macron a nommé jeudi l'ancien ministre et commissaire européen de droite Michel Barnier, 73 ans, comme Premier ministre. Candidat à la primaire LR pour la Présidentielle de 2022, Michel Barnier s’était rendu en campagne électorale à La Réunion et Mayotte, où il avait proposé de supprimer le droit du sol.

60 jours après le second tour des élections législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale dépourvue de majorité, et après deux semaines de consultations des chefs de partis de la gauche à l’extrême-droite, le chef de l’État a finalement nommé Michel Barnier pour diriger l’exécutif du pays. Le plus vieux Premier ministre de la Ve République succède ainsi à Matignon à Gabriel Attal, 35 ans, qui était lui le plus jeune. Il va devoir tenter de former un gouvernement susceptible de survivre à une censure parlementaire, pour mettre fin à la plus grave crise politique de la Ve République.

Candidat à la primaire LR pour la Présidentielle de 2022, Michel Barnier s’est notamment rendu à La Réunion et à Mayotte pour sa campagne électorale. Il défendait alors la suppression du droit du sol à Mayotte pour « marquer un coup d'arrêt » à l'immigration « que personne ne contrôle » sur l'île. « Je suis très frappé qu'on attende la fin du quinquennat pour annoncer un projet de loi pour Mayotte, on aurait dû le faire au tout début du quinquennat » avait-il aussi affirmé.

« Les Outre-mer sont une position géopolitique sur laquelle il faut s'appuyer quand on parle de grandeur de notre pays. Cette carte doit être utilisée pour nous, mais aussi pour l'Union européenne » avait-il aussi déclaré dans l’émission « Face aux territoires » de TV5 Monde, en mars 2022. « La France de l’Outre-mer mérite une attention et une prise en compte de toutes les politiques nationales ».

Celui qui défendait aussi un « grand ministre chargé de l’Outre-mer » auprès du Premier ministre, avait appelé « la France » à « réaffirmer son attachement » à la Nouvelle-Calédonie, en pleine crise diplomatique des sous-marins australiens et quelques mois avant le 3ème référendum d’autodétermination. « Il serait bien que le gouvernement actuel, que le président, ne se contentent pas d'une position neutre » à l'égard de ce territoire, estimait-il également.

À l’échelle nationale et européenne, Michel Barnier avait été applaudi à Bruxelles pour ses qualités de négociateur pendant le Brexit, au point que son nom avait circulé pour succéder à Jean-Claude Juncker en 2019 à la tête de la Commission européenne. Il a aussi siégé dans plusieurs gouvernements de droite en France dans les années 1990 et 2000, avec des portefeuilles variés (Affaires européennes, Environnement, Agriculture, Affaires étrangères, etc...), a été commissaire européen à deux reprises, chargé des Politiques Régionales et du cadre financier (1999-2004), puis responsable du Marché Intérieur et des Services (2009-2014).

Il entrera officiellement en fonction ce jeudi à 16h, après la passation de pouvoir entre lui et Gabriel Attal. Il devra aussi, en lien avec le président de la République, composer un gouvernement, dans un contexte politique incertain lié à l’absence de majorité à l’Assemblée nationale et la constante menace d’une motion de censure contre de l’exécutif.