Délinquance : Les Outre-mer plus exposés aux infractions violentes que l’Hexagone, selon le bilan 2020 du Ministère de l’Intérieur

Délinquance : Les Outre-mer plus exposés aux infractions violentes que l’Hexagone, selon le bilan 2020 du Ministère de l’Intérieur

D’après le dernier rapport « Insécurité et délinquance » du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) pour l’année 2020, publié ce jour, la police et la gendarmerie ont enregistré plus de victimes d’infractions violentes dans les Outre-mer que dans l’Hexagone. Les vols non violents et les cambriolages de logement y sont toutefois moins fréquents. Synthèse.

Ce bilan statistique annuel actualise et complète une première étude nationale de la délinquance en 2020 publiée en janvier 2021 dans l’Interstats Analyse n°32, une note du SSMSI. Ce nouveau rapport « fournit des éléments d’analyse sur la caractérisation (âge, sexe, nationalité) des victimes déclarées et des auteurs présumés (mis en cause) ainsi que des compléments par département sur les violences intrafamiliales et les autres coups et blessures volontaires (hors cadre familial) », précise le ministère de l’Intérieur. Il étudie également l’impact des durées de confinement sanitaire sur la délinquance, ainsi que l'évolution des délais d'enregistrement des crimes et délits pendant ces périodes.

Des homicides plus fréquents dans les territoires ultramarins

Pour les années 2018-2020, en moyenne, les services de sécurité des Outre-mer ont enregistré plus d’homicides que ceux de la France hexagonale, soit 0,5 victime pour 10 000 habitants contre 0,1o (pour mille). « En particulier, le taux moyen d’homicides par habitant enregistré en Guyane entre 2018 et 2020 est le plus élevé des taux enregistrés dans les territoires ultramarins (1,3‰o), alors qu’il s’avère plus proche de la moyenne métropolitaine à La Réunion et en Polynésie française (0,2‰o). Pour les autres DROM-COM, le taux moyen se situe autour de 0,5-0,6‰o », constate le SSMSI.

Des coups et blessures volontaires plus nombreux en Outre-mer (hors cadre familial)

En 2020, le nombre de victimes enregistrées pour coups et blessures volontaires en dehors du cadre familial par habitant a été systématiquement plus élevé dans les DROM-COM que dans l’Hexagone, relève le ministère de l’Intérieur. « Les services de sécurité de Guyane et de Nouvelle-Calédonie enregistrent les plus forts taux par habitant, respectivement de 5,0‰ et 5,2‰ contre 2,0‰ en métropole », souligne le rapport. « La Polynésie française

(2,2‰), la Réunion (2,6‰) et la Martinique (3,3‰) enregistrent toutefois des taux plus faibles que dans les DROM-COM considérés dans leur ensemble (3,5‰). » Léger point de satisfaction : le taux de coups et blessures volontaires hors cadre familial pour 1 000 habitants à Mayotte a été marqué à la baisse entre 2019 et 2020 (-0,5 point).

Dans le cadre familial, le nombre de victimes de coups et blessures volontaires est plus élevé dans les DROM-COM

A l’exception de Mayotte, le nombre de victimes de coups et blessures volontaires dans le cadre familial par habitant en 2020 est à la hausse dans les DROM-COM (3,5‰) par rapport à la France hexagonale (2,0‰). Le SSMSI écrit qu’ils sont notamment « plus fréquents en Guadeloupe (3,6‰), en Guyane (4,0‰), en Polynésie française (4,7‰) et en Nouvelle-Calédonie (5,6‰). » La hausse est cependant d’une ampleur comparable à celle observée en métropole (+0,2 point) en Polynésie française, à La Réunion et en Martinique.

Un niveau supérieur du nombre de victimes de violences sexuelles en Outre-mer

Le nombre de violences sexuelles enregistrées en 2020 est relativement proche entre chaque DROM-COM, autour de 1,1 victime pour 1000 habitants, soit un niveau légèrement supérieur à celui observé dans l’Hexagone (0,8‰), indique l’étude. « Ce taux est toutefois supérieur en Guyane (1,6‰) relativement aux autres DROM-COM et inférieur en Guadeloupe (0,8‰). Sur un an, le taux de violences sexuelles enregistrées est globalement stable, comme en métropole, à l’exception de la Guyane et Mayotte (-0,1 point) ». 

Moins de vols sans violence et de cambriolages dans les régions ultramarines

Pour terminer sur une note positive, on remarque qu’il y a eu dans les DROM-COM moins de vols violents en 2020, sauf à Mayotte. En évolution, « le nombre de victimes de vols violents pour 1000 habitants diminue en 2020 par rapport à 2019, de 0,2 point, comme en métropole. Ce taux baisse de façon plus marquée en Guyane (-0,9 point) ». Cependant il en nette hausse à Mayotte, de 1,4 point. 

Enfin, le nombre de victimes de vols sans violence contre des personnes pour 1000 habitants est nettement inférieur dans les DROM-COM (4,9‰) à celui de l’Hexagone (8,2‰), signale le ministère de l’Intérieur : « la Réunion enregistre le plus faible nombre de victimes de vols par habitant en 2020 (3,3‰) parmi les DROM-COM et la Guyane la plus forte (7,1‰). » Par ailleurs, « le nombre de cambriolages pour 1000 habitants enregistrés par les services de sécurité est inférieur dans les DROM (2,0‰) et en Polynésie française (1,5‰) à celui de la métropole (2,9‰) ». Toutefois, même s’il a diminué de 1,3 point en 2020, le taux de cambriolages en Nouvelle-Calédonie fait figure d’exception avec 4,2‰.

PM