Trois jours après sa nomination en tant que Premier ministre, François Bayrou s'est prêté ce mardi 17 décembre à la séance des questions au gouvernement. Seul à répondre aux questions des députés, le Premier ministre a défendu l'engagement de l'Etat envers la population sinistrée de Mayotte alors que l'opposition a critiqué sa présence au conseil municipal de Pau.

Ce mardi, le Premier François Bayrou a été interpellé à plusieurs reprises sur la situation de Mayotte dans l'hémicycle du Palais Bourbon, pour sa première session de questions au gouvernement. Un gouvernement d'ailleurs, pour l'heure, pas encore nommé, le Premier ministre a répondu seul aux QAG des députés.  

Interpellé par Gérald Darmanin sur les moyens de reconstruire Mayotte, François Bayrou a proposé le lancement d'un appel à projets. « Il faut évoquer la remise en route de la vie à Mayotte ». « La question d’une reconstruction à plus long terme est essentielle : le gouvernement va lancer un appel à projet sur des habitations préfabriquées faciles à mettre en place et pas trop chères », a ajouté le chef du gouvernement.

Le Premier ministre a notamment évoqué un « bilan incertain » avec « une vingtaine de morts, 200 blessés graves et 1 500 blessés en urgence relative », « qui peut s’alourdir ». Il a également défendu l'engagement du gouvernement auprès des Mahorais. « D’ici la fin de semaine, on pourrait atteindre 75% de remise en route du réseau électrique », affirme-t-il. Il a ajouté que « deux des usines de traitement de l’eau ont été relancées » et « environ 80 % du réseau routier devrait être accessible d’ici à la fin de la semaine ». 

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Répondant à l'ancien ministre des Outre-mer Philippe Vigier, François Bayrou a par ailleurs confirmé la désignation prochaine d'un délégué interministériel à la reconstruction pour Mayotte -comme ce fut le cas à Saint-Martin après Irma, sans préciser toutefois de calendrier. Le Premier ministre a indiqué « qu'un effort national a commencé à être déployé » tout en précisant que des « efforts de réflexion de programmation et de financement » seront nécessaires pour permettre la reconstruction à Mayotte, appelant à l’« unité » des groupes politiques.

Sur le plan sanitaire, la députée GDR de la Polynésie, Mereana Reid Arbelot a évoqué une « tragédie humanitaire » et appelé le gouvernement à solliciter l'OMS et les grandes ONG. Elle a mis en garde contre les risques sanitaires après le passage du cyclone Chido. « Porter secours à l'ensemble de la population sinistrée est une priorité nationale », a-t-elle martelé. François Bayrou a assuré que « des stocks de vaccins qui sont en train d'être mis en place, pour une conservation optimale, à La Réunion, et immédiatement projetables à Mayotte ». 

Face aux députés de l'Assemblée nationale, le Premier ministre a été fortement critiqué sur sa présence au conseil municipal de Pau dont il est le maire, alors que se tenait parallèlement une réunion de crise à l'Elysée sur la situation de Mayotte. Mathilde Panot a dénoncé  le « mépris » du Premier ministre envers l’archipel subissant une situation dramatique. « J’y ai participé par visio, comme le ministre de l’Intérieur. J’étais à cette réunion de la première à la dernière minute », s'est défendu François Bayrou. 

Le député écologiste Steevy Gustave a pour sa part dénoncé un gouvernement qui « regarde ailleurs pendant que les Mahorais souffrent ». François Bayrou a rappelé  la présence de deux ministres démissionnaires de l'Intérieur Bruno Retailleau et des Outre-mer François-Noël Buffet à Mayotte lundi, et la venue prochaine du Président de la République Emmanuel Macron, ajoutant qu’il « n'est pas d'usage que le Premier ministre et le président de la République quittent en même temps le territoire national » …