Cyclone Chido : « Entre 70 et 75% » des routes de Mayotte sont dégagées

©Communication UIISC 7

Cyclone Chido : « Entre 70 et 75% » des routes de Mayotte sont dégagées

« Entre 70 et 75% du réseau routier départemental et national est dégagé » a-t-on appris ce mardi, selon le Ministère de l’Intérieur, qui lance un recensement des victimes, des besoins sanitaires et de logement auprès des maires de l’archipel.

Alors que Mayotte est dévastée par le passage du cyclone Chido, et que les axes routiers sont petit à petit dégagés par les renforts sur place et ceux envoyés ces derniers jours, les autorités vont s’appuyer sur les maires pour un recensement à la fois « des besoins vitaux, des sans-abris, des personnes décédées ».

Le Ministère de l’Intérieur souhaite aussi recueillir des informations sur « les services publics qui fonctionnent » dans chaque commune, et « l’état des télécommunications ». Là encore, une démarche complexe car, à date, 12 des 15 communes de la Grande-Terre « n’ont aucun contact avec la Préfecture ». 

On souligne toutefois que « la communication a repris avec les réseaux d’établissements scolaires », qui hébergent « 8 000 personnes ». Le Ministère de l’Intérieur constate une « urgence » dans ces établissements « en termes d’approvisionnement en eau et en nourriture » et annonce une « sécurisation » en cours « pour éviter les vols » dans ces établissements.

Lire aussi : Cyclone Chido : Face à la « tragédie », la solidarité s'organise à Mayotte, sous couvre-feu ce mardi soir

À moyen termes, Beauvau craint un départ massif de personnels « qui pénaliserait la reprise scolaire » et pointe « l’enjeu majeur de soutenir les jeunes mineurs à la rue », tandis que le recteur a mis en place une cellule de soutien. « Les bâtiments sont très endommagés, voire détruits » souligne-t-on.  

Un afflux de personnes et des tensions sont également apparues aux stations d’essence, parmi lesquelles « deux sur trois sont réquisitionnées pour les véhicules de secours ». « Un escadron de gendarmerie a été basculé en zone police pour renforcer la sécurisation ». L’aéroport de Mayotte, situé en Petite-Terre, est aussi sécurisé par les militaires du RPIMA. 

Toujours selon le Ministère de l’Intérieur, l’eau non potable, à usage sanitaire, est rétablie et douze communes sont d’ores et déjà ré-alimentées. « Les travaux lancés depuis 36 heures portent leurs fruits ainsi que le remplissage préventif des réservoirs avant la crise » souligne encore le Ministère qui espère « que 50% de l’eau » soit « rétabli dans les 48 heures et 95% dans les sept jours ».

Un navire de la CMA CGM appareillera ce mercredi pour arriver ce weekend à Mayotte avec, à bord, entre 100 et 150 conteneurs de nourriture et d’eau, mais aussi « les premiers éléments nécessaires aux réparations ». En attendant, 1 500 bouteilles d’eau ont été envoyées à la prison de Majicavo « et les pompiers sont en train de remplir la cuve d’eau usuelle ». « Des rations sont prévues pour les renforts ainsi que les personnels déjà sur place ».

Lire aussi : ACCD’OM, Fondation de France, Croix-Rouge : Après le désastre, la solidarité s’organise pour Mayotte

Sur l’hébergement, cinq modules militaires de 150 places chacun, « avec tentes et lits picots » précise Beauvau, sont en cours de déploiement et de sécurisation. « Deux modules supplémentaires seront envoyés » précise-t-on, « 2 000 bâches sont disponibles à Mayotte, 8 000 à La Réunion ». Ces dernières seront envoyées par avion et par bateau.  

« La communication entre Mamoudzou et les centres médicaux de référence (CMR) est assurée partout sauf à Kahani » où « du matériel est acheminé », notamment « une radio et un téléphone satellite », constate une sage-femme contactée par la rédaction, ajoutant que « des médecins urgentistes de La Réunion sont arrivés lundi pour renforcer l'effectif sur place ».

Grâce à la remise en service d’une des trois barges faisant l’aller-retour entre Mamoudzou et Petite-Terre, et de deux hélicoptères des urgences, « des ambulances ont fait les allers-retours avec le personnel pour des rotations ainsi que des majorations en matériel » a confié la personnelle de santé. Des roulements de trois sages-femmes sont par ailleurs mis en place dans les CMR de Grande-Terre.

« L'armée est arrivée lundi, un hôpital militaire va être monté sur le stade de Cavani. Ils sont arrivés avec du sang, du personnel, du matériel et de quoi monter deux blocs opératoires et une centaine des sages-femmes de la réserve sanitaire arrivent en théorie le 18, pour seconder la réserve déjà sur place qui ne repart pas », détaille-t-elle encore, assurant que « le CHM tient mieux qu'on l'aurait cru (…) et les équipes sont fortes et motivées malgré la situation catastrophique ».