Ce dimanche s’est déroulée la première patrouille conjointe entre la gendarmerie de Guyane et la police surinamaise. Une première historique, aboutissement d’échanges et de coopération qui prend ses racines il y a 18 ans, avec le premier accord signé à Saint-Laurent du Maroni entre l'État et le gouvernement du Suriname. Focus grâce à l’interview de Stéphane Babel, commandant de la gendarmerie de Saint-Laurent du Maroni, au micro de nos partenaires de Radio Péyi.
Un accord signé en 2006, de nombreux échanges au fil des années, un décret du gouvernement français publié en 2022, les origines lointaines d’échanges et d’accords diplomatiques qui ont amené à la réalisation, ce dimanche 28 janvier, de la première opération de patrouille conjointe des deux forces de sécurité, françaises et surinamaises, de part et d’autre du fleuve Maroni.
Une première symbolique et réussie, qui a permis aux deux unités de se découvrir, témoigne Stéphane Babel, commandant de la gendarmerie de Saint-Laurent du Maroni: « Une première patrouille a permis de sceller l’envie commune de mener ce projet de patrouille "police surinamaise – gendarmerie française", donc c’était vraiment la pierre angulaire de notre coopération pour les mois et les années à venir. C’était une première patrouille de découverte entre nos unités, une première patrouille de découverte que nous sommes entre les deux chefs que nous sommes, mon homologue surinamais et moi-même, donc on a véritablement scellé cette envie commune d’aller au-delà, de provoquer des patrouilles hebdomadaires sur le long terme ».
Axe principal de cette coopération, être régulièrement ensemble sur le terrain de part et d’autre du fleuve, mais surtout, permettre et maximiser les échanges d’informations opérationnelles, poursuit le commandant de gendarmerie : « L’objectif de ces patrouilles communes, c’est de la transmission d’informations à caractère opérationnelle, entre le Suriname et la France, entre la police surinamaise et la gendarmerie nationale, ce n’est pas dans un cadre d’interpellation. En fait, le gendarme qui ira en patrouille avec la police surinamaise sur son territoire sera là en tant qu’observateur, et le policier surinamais qui sera en patrouille avec un gendarme en France, sera là exactement de la même manière, en tant qu’observateur ? Il n’y a pas, dans ce cadre, d’interpellation qui est prévue, on est vraiment là pour de la coopération policière ».
Une coopération dont la principale barrière pourrait être celle de la langue, mais la volonté de travailler ensemble après toutes ces années permet de franchir la difficulté, affirme et conclut Stéphane Babel, commandant de la gendarmerie de Saint-Laurent du Maroni : « La meilleure façon d’échanger entre nous, le meilleur dénominateur commun entre nos deux unités, c’est l’anglais , donc on échange et on communique en langue anglaise (…) Après j’ai envie de vous dire, il y a l’envie, d’avancer, d’aller de l’avant, et je pense que quand il y a de l’envie, ça enlève beaucoup de barrières, de freins, et ça permet de franchir quelques obstacles
Damien Chaillot