30 ans après Jacobin Yoma, Léonardo Mosquéa, le boxeur de 29 ans de la Bron Boxing Academy remporte la ceinture de l’Union européenne (UBE silver lourde-légers) chez lui en Guyane. C’est dans une salle comble du Palais régional omnisports de Matoury, près de 1 500 personnes, que Leonardo Mosquea l’emporte face à l’Ukrainien Viktor Trush. Retour sur ce sacre avec notre partenaire Radio Peyi.
Leonardo Mosquea s’impose dès le début du combat puis s’affaiblit au 4e round suite à une ouverture à la pommette. Encouragé par son public, le double champion de France assène une déferlante de coup jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre au 6e round.
L'arbitre ne pouvait pas arrêter le match en raison de la blessure de Mosquea. Jacques Chinon, ancien champion de France et conseiller technique auprès du comité de boxe de la Guyane, explique pourquoi. « Comme je l'avais dit, les 5 premiers rounds sont pour l'Ukrainien. Si Léonardo est toujours débout au 6ème round, il gagne. La chaleur, la pression du public, le climat va peser sur lui et iI baissera les bras. C'est ce qui est arrivé. Je parle par expérience, il vient d'un pays froid et étant dans un pays chaud, cela va l'user mais il fallait passer les 5 rounds car il était dangereux. On a vu Léonardo faire l'ascenseur car il avait été touché. La blessure était trop légère pour dire d'arrêter et vu l'engagement du public derrière,l'arbitre n'a pu prendre cette décision. Il était obligé de laisser continuer et faire des arrêts pour suturer la blessure».
Un match qui a permis à Léonardo Mosquéa de montrer qu’il a su trouver de la ressource malgré la blessure. « C'est un combat prévu en 12 rounds, on a fait la moitié. C'est beaucoup plus que ce qu'on a fait en championnat de France. On a pu me voir «en difficulté» et voir aussi que j'avais de la ressource. Quand je l'envoyais au tapis, il se relevait aussitôt, donc il n'était pas aussi touché que je le pensais. Mais je l'ai vu vaciller avec mon crochet du gauche une deuxième fois, le but était de ne pas le laisser récupérer et de l'asphyxier jusqu'à ce que l'arbitre intervienne pour arrêter le combat à trois secondes de la fin de la reprise. C'était le timing parfait car une minute de plus lui aurait permis de récupérer, le combat aurait été plus long. Le but était de passer la 4ème reprise mais l'arrêt de l'arbitre est sans conteste, je peux me libérer et reprendre ma boxe en prenant quelques risques».
Il en sortira grandi comme toute l’équipe autour de lui, explique Laurent Fauble, son entraîneur. « C'était un combat très sain, bien parti. Après,avec le choc de tête et la coupe de Léo, il n'y avait plus droit à l'erreur. Cela a mis du stress à tout le monde. Il fallait vraiment prendre le moins de risques possible et respecter les consignes. Il l'a fait avec parcimonie mais on ne peut pas lui enlever sa fougue. C'est ce qui le caractérise. On a eu peur de ne pas pouvoir résorber la blessure et qu'il y ait no contest, car là on perd tout. Avec la victoire, c'est un combat qui va le faire grandir.Il y a une fin heureuse et il y a eu les ressources pour accélerer»
Ce samedi soir, Leonardo Mosquea comptabilise 13 victoires en professionnel soit la totalité de ces combats et devrait grimper au classement mondial.
