Assises de la Construction durable : Création d'une instance Outre-mer et exemption du marquage CE des matériaux de constuction

De gauche à droite : Aurélien Lopes (AQC), Hélène Haller (AQC), Jean-Yves Bonnaire (CERC Martinique), Françoise de Palmas (FEDOM), Alçay Mourouvaye (Sinarji, La Réunion), Djamil Abdelaziz (gouvernement de Nouvelle-Calédonie). Photo prise fin juin 2024 à la Maison de la Nouvelle-Calédonie, Paris

Assises de la Construction durable : Création d'une instance Outre-mer et exemption du marquage CE des matériaux de constuction

Les Assises de la Construction durable en Outre-mer continuent leurs travaux  avec des avancées significatives dans la création de référentiels normatifs adaptés aux territoires ultramarins. Les récentes discussions ont principalement porté sur les alternatives au marquage CE des matériaux de construction et la création d'une instance inter outre-mer, des mesures cruciales face aux défis actuels, notamment pour la Nouvelle-Calédonie en reconstruction.

Les travaux ont débuté au sein de l'Agence Qualité Construction à Paris, avec la participation de la DHUP, de la DGOM et du CSTB. Le marquage CE, garantissant la conformité des produits de construction aux normes de santé et de sécurité de l'UE, impose des contraintes lourdes aux régions ultra-périphériques. Une alternative basée sur les pratiques néo-calédoniennes a été examinée.

Cette approche propose une reconnaissance des performances des produits dans leur pays d'origine, évitant ainsi la complexité des équivalences normatives. La loi ESSOC, visant à simplifier les normes de construction, a été identifiée comme un levier potentiel pour cette adaptation. Trois matériaux - la tôle de couverture, le carrelage et le bois - serviront de base pour tester cette démarche sur le terrain, chaque territoire menant des études et « mises en situation » locales pour évaluer les défis et opportunités.

Instance Inter Outre-mer : Une interface essentielle

La seconde journée, tenue à la Maison de la Nouvelle-Calédonie, s'est concentrée sur la création de l'instance inter outre-mer. Cette structure servira de lien entre les instances nationales et locales, facilitant la mutualisation des travaux et proposant une interface crédible pour l'adaptation des normes. La journée a été marquée par des échanges entre les territoires ultra-marins sur les reconstructions post-cyclones, avec des contributions enrichissantes des Caraïbes et de la Guyane.

Vers une collaboration ultramarine durable

Les deux journées ont été marquées par une transparence et une intelligence collective, avec des restitutions régulières en visioconférence pour inclure tous les contributeurs malgré les fuseaux horaires. Jean Yves Bonnaire, rapporteur de l'atelier Gouvernance des Assises, a souligné l'importance de ces échanges : « Ces deux journées de travail ont à nouveau montré l’importance et la richesse des apports de chaque territoire ultra-marin et la nécessité de poursuivre ce travail commun pour faire entendre leur voix ». 

Les résultats de ces travaux seront compilés dans un livre blanc, qui sera présenté au salon Batimat à Paris le 1er octobre 2024, marquant une étape clé vers une construction durable et adaptée aux spécificités ultramarines. 

Damien Chaillot