Assemblée nationale : Soulagement pour l’Ifrecor, réintégrée dans la loi de simplification de la vie économique

Assemblée nationale : Soulagement pour l’Ifrecor, réintégrée dans la loi de simplification de la vie économique

Fin mars, la commission étudiant la loi de simplification de la vie économique avait voté pour la suppression de l’Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor). En plénière de l’Assemblée nationale la nuit dernière, plusieurs députés de la gauche et du centre ont fait adopter un contre-amendement pour réintégrer dans la loi ce réseau présent dans tous les Outre-mer. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

Amendement adopté, et soulagement pour les élus, dirigeants, scientifiques, ONG et privés impliqués dans le travail de l’Ifrecor. L’Initiative française pour les récifs coralliens, créée voilà 25 ans, est passée tout près de l’extinction après un amendement d’une ligne, voté parmi des centaines d’autres en commission spéciale de l’Assemblée nationale pour la loi de simplification de l’économie.

Un texte très attendu, très débattu par les élus, et dans lequel le député Liot Christophe Naegelen avait fait intégrer, fin mars, un article abrogeant les textes fondateurs de l’Ifrecor. Raisons invoquées : des missions redondantes avec les agences environnementales et des réunions pas assez fréquentes.

À Paris, et sur les réseaux sociaux ultramarins, quelques voix s’étaient élevées pour dénoncer cette décision, qualifiée par la députée polynésienne Nicole Sanquer, qui ne faisait pas partie de la commission mais qui siège dans le même groupe Liot que l’auteur de l’amendement, « d’erreur par méconnaissance » du sujet.

Une erreur réparée la nuit dernière en séance plénière au palais Bourbon. Au milieu d’un débat tumultueux -la gauche et les Verts accusent notamment le gouvernement de profiter du texte pour couper « à la tronçonneuse » dans la réglementation environnementale- des députés de plusieurs groupes ont déposé des contre-amendements.

L’un d’eux, soutenu par le gouvernement Bayrou et l’auteur de l’amendement originel -qui a indiqué avoir échangé sur le sujet avec Nicole Sanquer- a été adopté, tard dans la nuit, et dans une assemblée aux rangs clairsemés. « Victoire », crient les défenseurs du réseau Ifrecor, qui compte un comité national et une dizaine d’antennes locales.

Dont celle de Polynésie, où le comité, co-présidé par le président du Pays et le Haut-commissaire, a été installé en 2024 et a multiplié depuis les initiatives en matière de sensibilisation, d’éducation, de soutien à la recherche… Le comité local, comme celui d’autres territoires ultramarins, est aussi très impliqué dans la préparation de la Conférence des Nations-Unis pour les océans (UNOC3) qui doit se tenir à Nice en juin prochain.

« Les récifs coralliens, certes, c’est moins de 1% de la surface des océans, mais ça abrite un tiers des espèces marines, a rappelé, à l’occasion de ces débats », la députée LFI Manon Meunier. « Et la France a une véritable responsabilité dans la préservation des récifs coralliens, parce qu’on compte 58 000 km2 de surface de récifs, et qu’on se trouve donc au quatrième rang mondial. Et s’il vous faut des arguments économiques, les récifs coralliens et leur préservation, c’est 500 000 emplois, et leur valeur socio-économique est évaluée à 1,3 milliards d’euros ». 

Des chiffres issus, justement, de travaux de l’Ifrecor qui n’est « pas un comité Théodule », comme l’a martelé la parlementaire. Une affirmation qui a provoqué des contestations audibles dans l’hémicycle. L’amendement pour le maintien de l’Ifrecor a été adopté par 96 voix contre 39.

Charlie René pour Radio 1 Tahiti