Antilles-Guyane : La Banque des Territoires, l’autre acteur de la relance économique

Antilles-Guyane : La Banque des Territoires, l’autre acteur de la relance économique

6,3 milliards d’euros sont mobilisés pour les projets dédiés à la transition écologique et énergétique ©Banque des Territoires

Outre le plan de relance du gouvernement, la Caisse des Dépôts a mobilisé 26 milliards d’euros, en fonds propres, pour soutenir des projets locaux répondant aux axes d’interventions prioritaires de relance économique. En ce sens, Christophe Laurent, Directeur régional Antilles-Guyane de la Banque des Territoires en appelle à la mobilisation des organismes privés ou publics. 

« Il n’y a jamais assez de projets par rapport aux enveloppes mobilisées », constate Christophe Laurent qui compte donc sur les acteurs publics -communes, EPCI, collectivités- et privés pour mobiliser les fonds mis à disposition par la Caisse des Dépôts. Seule condition : que les projets répondent aux axes définis par celle-ci : transition écologique et énergétique, logement, entreprises et économie, cohésion sociale. « Il n’y a pas d’enveloppe prédéfinie pour les Outre-mer ou pour les territoires Antilles-Guyane », rappelle Christophe Laurent. « Nous aurons les moyens de financer les bons projets qui nous seront présentés ».

Concernant les moyens, 6,3 milliards d’euros d’investissements en fonds propres sont dédiés à la transition écologique et énergétique. Il s’agit plus précisément d’aider des projets qui œuvrent pour que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane atteignent « des objectifs ambitieux de leur Programmation Pluriannuelle de l’Énergie ». On parle plus précisément de rénovation énergétique des bâtiments, de mobilité verte, de production d’énergies renouvelables et d’infrastructures durables (eau, assainissement, déchets, …).

Pour le logement, 11,1 milliards d’euros d’investissements en fonds propres sont mobilisés. « L’objectif est de permettre à chacune et chacun d’entre nous de disposer d’un logement abordable, réhabilité et thermiquement performant ». Christophe Laurent insiste sur le « soutien massif à la construction de logements via l’acquisition de 40 000 VEFA par notre filiale CDC Habitat, dont 6 000 en Outre-mer et 3 000 en Antilles-Guyane ». Il cite également les volets rénovation thermique et anti-sismique, ainsi que la politique de logement abordable.

Côté entreprises et économie, ce sont 8,3 milliards d’euros d’investissements en fonds propres qui sont mis à disposition de cet axe. Premier enjeu : « le tourisme, avec un plan spécifique lancé en juillet dernier avec BPIFrance pour aider à relancer le secteur par une mobilisation massive de fonds propres », indique Christophe Laurent. « Les projets que nous étudions sont nombreux, notamment aux Antilles mais également en Guyane dans une logique de tourisme d’affaires ».

Le second axe concerne les entreprises et l’économie : « les commerces, également durement touchés actuellement, avec notamment la structuration de 100 foncières sur les territoires du Programme Action Cœur de Ville -pour Saint-Laurent du Maroni et Fort-de-France entre autres- et très bientôt, sur ceux du Programme Petites Villes de Demain ». On cite également « le financement d’études (managers de commerces, shopin…), l’appui aux circuits courts, des solutions numériques de click & collect… ».

Logements à Saint-Laurent du Maroni en Guyane ©Ville de Saint-Laurent

Logements à Saint-Laurent du Maroni en Guyane ©Ville de Saint-Laurent

La « relocalisation industrielle, en lien avec les Territoires d’Industrie » est également un point important de l’axe entreprises et économie. « L’industrie contribue à la relance de l’activité économique, notamment par son poids dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la construction, des énergies, des nouvelles technologies ou du spatial », explique Christophe Laurent. « Les six intercommunalités de la Guyane, de la Guadeloupe et de la Martinique vont bénéficier d’un appui renforcé, de la part du Gouvernement et des opérateurs que sont l’ADEME, BPIFrance et la Banque des Territoires, pour accélérer leurs projets. Sur cette thématique, nous accompagnons par exemple la réflexion du COPEM en Martinique quant à l’adaptation de la flotte de pêche aux conditions locales ».

Enfin, la Banque des Territoire s’engage aussi sur « le renforcement de la couverture THD, de la couverture mobile en Outre-mer (sur ce dernier point, une étude spécifique a été confiée début novembre au groupement Roland Berger / Tactis) et la résilience des réseaux ». « Nous avons investi 1,5 millions d’euros dans la SAS Tintamarre, aux côtés de la Collectivité de Saint-Martin et de Dauphin Telecom, pour l’enfouissement des fourreaux, qui porteront demain la fibre sur tout le territoire », rappelle Christophe Laurent.

Dernier axe, celui de la cohésion sociale avec 500 millions d’euros en fonds propres mobilisés. La Banque des Territoire énumère le financement et la modernisation du secteur sanitaire, le conseil et l’équipement des territoires, notamment en déployant des plateformes de services et des solutions de télémédecine, et l’amélioration des conditions d’accueil des publics fragiles, avec un regard appuyé sur les personnes âgées aux Antilles compte tenu du vieillissement de la population. « Nos 21 collaborateurs sont implantés en Guyane, en Martinique et en Guadeloupe, au plus près des territoires et de leurs acteurs, pour accompagner les porteurs de projets publics et privés », insiste Christophe Laurent.

Christophe Laurent, directeur général de la Banque des territoires Antilles-Guyane

Christophe Laurent, directeur général de la Banque des territoires Antilles-Guyane