Aérien : En Guyane, l’État s’organise pour pallier l’arrêt des liaisons aériennes d’Air Guyane

Aérien : En Guyane, l’État s’organise pour pallier l’arrêt des liaisons aériennes d’Air Guyane

Alors que le tribunal mixte de commerce de Pointe-à-Pitre doit statuer ce vendredi sur l'avenir des compagnie Air Antilles et Air Guyane, les autorités s’organisent afin de pallier l’enclavement et à la situation logistique compliquée en l’absence des lignes aériennes opérées habituellement.

Ce sont environ 40 000 habitants qui sont suspendus à la décision à venir concernant le futur d’Air Guyane. Si l'unique offre globale pour le groupe Caire devait être rejetée, le pont aérien qui relie le littoral et certaines communes isolées, seul lien logistique régulier, disparaîtrait. Face à la situation ce mercredi, le préfet de Guyane, Antoine Poussier, a réuni plusieurs acteurs tels que la CTG, l'ARS, l'association des maires, afin d'envisager des solutions, si ce scénario venait à se réaliser.

Si les communes des fleuves restent accessibles en pirogue, certaines communes, comme celle de Saül, ne sont pas accessibles via les cours d'eau. Pour ces communes isolées, Michel-Ange Jérémie, président de l'association des maires de Guyane, a demandé une attention particulière, explique-t-il au micro de nos partenaires de Radio Péyi : « L’Etat nous a rassuré, qu’avec madame le maire de Saul, avec la population, il y aura un acheminement de fret tous les 15 jours, donc ça permet de tenir plus de 20 jours, et bien sûr, on avisera en fonction des besoins. Aussi, nous avons évoqué le personnel enseignant, vous savez que beaucoup d’enseignants qui travaillent sur le fleuve, résident sur le littoral, donc le rectorat est mobilisé, avec la CTG, pour organiser d'éventuels rapatriements en cas de besoin ».

Pour le préfet de Guyane, Antoine Poussier, les échanges ont été constructifs, et toutes les parties prenantes sont prêtes à jouer leur partition si nécessaire : « Avec l’ensemble des services publics compétent, avec la Collectivité Territoriale de Guyane, en charge de la desserte intérieure, et puis avec l’association des maires, on a vérifié notre capacité à assurer les missions minimales : les missions à enjeu de sécurité, c’est-à-dire d’évacuation sanitaire, de transport sanitaire, de ravitaillement en alimentation, en médicament, de l’ensemble des communes de l’intérieur, ça nous paraissait nécessaire d’être prêt pour assurer les missions essentielles par voie aérienne au profit des Guyanais de l’intérieur. On a identifié 3 types de demande, des demandes de la population transmise et validée par les maires des communes, des demandes des opérateurs essentiels, type EDF ou orange par exemple, et puis des demandes de l’Agence Régionale de Santé si son organisation prévue jusqu’au mois d’octobre venait, pour une raison ou pour une autre, à ne pas pouvoir remplir complètement le besoin ».

Pour parvenir à faire face à ce défi logistique, de nombreux moyens pourraient être appelés en renfort, tant au niveau des collectivités que de l’Etat, poursuit le préfet de Guyane : « On a deux décisions qui ont été prises. D’une part coordonner l’ensemble des besoins qu’ils pourraient être exprimé en matière de mission essentielle par les maires (…) et ensuite, d’utiliser l’ensemble des moyens disponibles, la CTG m’a dit qu’elle envisagé des affrètements, et puis l’ensemble des aéronefs de l’Etat, dans la mesure de leur disponibilité pourront être aussi utilisé, pour transporter des biens et des personnes ». 

Damien Chaillot