Plusieurs compagnies aériennes contestent en justice une hausse du prix du kérosène aux Antilles, dénonçant une « pratique à notre sens illégale », a indiqué jeudi la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam).
Les tarifs du kérosène ont augmenté début juin de quelque 15%, la Fnam dénonçant à ce moment une « décision brutale », « sans aucune justification liée à la hausse du prix du pétrole », prise par les autorités françaises et la Société anonyme de raffinerie des Antilles (Sara), unique fournisseur de carburant dans les Antilles.
La Fnam « et les compagnies membres concernées » ont introduit l'été passé « un recours gracieux auprès du préfet qui est resté sans réponse favorable », a indiqué la fédération jeudi à l'AFP. « Les compagnies aériennes concernées ont en conséquence déposé une requête indemnitaire devant le tribunal administratif début décembre 2022 », précise la Fnam, selon laquelle « un jugement est attendu pour le premier trimestre 2024 ». « Les échanges entre les parties se poursuivront d'ici là », ajoute encore l'organisation professionnelle.
La Fnam demande « qu'il soit mis fin à cette pratique à notre sens illégale de péréquation entre le prix du kérosène et le prix de l'essence dans les Antilles ». Pour elle, une ristourne sur le prix de l'essence devrait être financée par le budget de l'État et non par « une pénalisation des passagers aériens ». La Sara avait répondu en juin que « si le prix du kérosène n'augmentait pas, cela provoquerait mécaniquement une hausse supplémentaire des prix à la pompe, touchant tous les consommateurs, y compris ceux qui ne prennent pas l'avion ».
Si l’identité des compagnies n’est pas précisée, rappelons que les principales compagnies desservant les Antilles depuis Paris sont Air France, Air Caraïbes ou encore Corsair. Les compagnies régionales telles qu’Air Antilles sont aussi impactées par cette hausse du kérosène. En novembre 2022, Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, a pris la présidence de la FNAM.