Jérôme Arnaud, le président directeur général d’Air Antilles, revient sur la reprise de la société par la collectivité de Saint-Martin et l’entreprise EDEIS, et explique à nos partenaires d’RCI pourquoi le lancement est retardé.
Depuis le mois de septembre dernier, les avions d’Air Antilles sont cloués au sol. L’entreprise Caire qui la gérait, a été liquidée mais les actifs ont été repris par la collectivité de Saint-Martin et l’entreprise EDEIS qui souhaitent garantir une continuité territoriale dans la Région. La reprise de la compagnie a été actée le 29 septembre dernier par le tribunal de commerce de Guadeloupe. 120 emplois -sur 300- ont pu être préservés mais la relance effective prend davantage de temps que prévu.
Initialement, la reprise était envisagée en fin d’année dernière, puis début 2024, mais la relance des rotations a de nouveau dû être reportée. L’entreprise attend toujours le précieux sésame, à savoir le certificat de transport aérien nécessaire pour voler, comme l’explique Jérôme Arnaud, le président directeur général d’Air Antilles et invité de la rédaction de RCI Martinique, ce lundi 4 mars.
« La reprise ne dépend pas de nous. Aujourd’hui, elle va essentiellement dépendre des audits qui seront réalisés par l’OSAC (Organisme pour la Sécurité de l'Aviation Civile) d’ici la 2ème quinzaine de mars et donc je ne peux pas me prononcer au nom de l’autorité qui nous surveille et nous contrôle. Néanmoins, l’équipe a fait un travail extraordinaire pour pouvoir tout remettre d’équerre et remettre cette entreprise dans le droit chemin. Je pense que les auditeurs viendront remarquer cela et permettront à l’entreprise de voler et d’obtenir le certificat de transport aérien avant Pâques. C’est l’objectif qu’on se donne », a-t-il assuré.
Les tarifs des prestataires ont explosé
Le nouveau PDG est également revenu sur la question des tarifs. Il explique qu’ils seront revus à la baisse par rapport à ceux de la concurrence mais qu’il ne faut pas, en revanche, s’attendre aux tarifs pratiqués il y a quelques années.
« Les prix évoluent en fonction de l’offre et de la demande. Aujourd’hui, il y a beaucoup de demandes pour peu d’offres. Demain, il y aura une offre adaptée à la demande donc, de facto et mécaniquement, ça va baisser. Néanmoins, il y a quand même un prix de marché qu’il faut tenir parce qu’assurer une continuité du territoire, c’est assurer une continuité de service et la continuité des vols. Et pour cela, il faut de l’entretien et faire appel à beaucoup de prestataires. Ces prestataires ont très nettement augmenté leurs prix et, bien au-dessus de l’inflation. On a même des prestataires qui ont augmenté de 80% leurs tarifs », a poursuivi le nouveau dirigeant de la compagnie régionale.
Jérôme Arnaud rappelle également que l'entreprise fonctionne sans subventions publiques et doit faire face à des charges et des coûts importants. « On a des pièces à terre qui ont été multipliées par 3 du fait d’une pénurie de pièces à terre. Tout ça fait que nos coûts opérationnels ont largement augmenté et il va falloir, quand même, que le passager puisse payer le vrai coût du service puisqu’on le rappelle, il n’y a pas de subventions, pas d’argent donné. La collectivité de Saint-Martin et le groupe EDEIS ont investi en tant qu’actionnaires. L’argent investi devra être remboursé. On fera tout pour avoir un service le moins cher possible mais il y a des coûts inhérents à une opération de qualité et en toute sécurité ».
Son interview complète ici :
RCI