À la découverte ou redécouverte du patrimoine des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Aujourd’hui, Outremers360 fait une halte à Saint-Barthélemy et s'intéresse de plus prêt à la Maison Dinzey, située à Gustavia.
La date exacte de la construction de la maison est estimée entre 1822 et 1860. La Maison Dinzey, dite Le Brigantin, a été construite pour Sir Richard Dinzey, fils du gouverneur de Saba Thomas Dinzey, qui arriva à St Barth en 1808. D’après le cadastre suédois, Richard Dinzey acheta le terrain en 1822, l’année de son mariage avec Eliza Petersen. Ce bâtiment est un bon exemple de ce qu’étaient les demeures bourgeoises durant la période suédoise qui abritaient au rez-de- chaussée entrepôts et boutiques, et à l’étage, le foyer familial.
La maison restera dans la famille Dinzey jusqu’au décès le 30 avril 1959 de la dernière descendante, Julia Dinzey, qui en fit don à la famille Barnes, en récompense du dévouement montré durant les dernières années de sa vie. Revendue quelques années plus tard, la propriété abritera un yacht club (petit bar-restaurant- hôtel), le restaurant « Le Brigantin » avant que le propriétaire actuel, Consul honoraire de Suède et son épouse, ne décident en 1990 de la faire inscrire aux Monuments historiques.
Une restauration soignée est alors entreprise. Les toitures sont complètement refaites en 1985 avec les matériaux utilisés initialement : des bardeaux en bois de Guyane coupés à la hache. Les murs en pierre et brique sont réparés, tout comme les parquets intérieurs, les faux plafonds, les fenêtres à guillotine et les volets. La restauration porte également sur les meubles anciens de la maison et les deux cases d’esclaves, refaites en conservant les dimensions d’origine.
A l’intérieur, le mur de séparation a été supprimé pour ne faire qu’une grande pièce au lieu des deux minuscules d’origine. Une petite salle de bain a été ajoutée dans chaque case, ainsi que des fenêtres. A l’époque, dans les cases d’esclaves, la porte d’entrée était en effet la seule ouverture à laisser passer la lumière. La Maison Dinzey a renoué avec ses origines et abrite aujourd’hui un commerce au rez-de-chaussée et accueille des réceptions privées à l’étage.
M.M.