À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, ce 8 mars, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a fait le point sur les écarts salariaux entre femmes et hommes à la Martinique pour l’année 2022 dans le secteur privé. Il ressort notamment de cette étude que dans les hauts salaires, la catégorie socio-professionnelle explique plus de trois quarts des écarts, tandis que l’âge en représente 5,4%. Le secteur d’activité et la taille de l'établissement constituent quant à eux une faible part des inégalités dans les hauts salaires.
Premier constat tout d’abord : le salaire médian en Martinique est inférieur de 9,4% à celui de la France hexagonale. Un salarié sur deux reçoit moins de 1816 euros mensuels net dans la collectivité en équivalent temps plein (ETP), contre 1987 euros dans l’Hexagone.
En ce qui concerne les hauts salaires, l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes est moins élevé en Martinique que dans l’Hexagone (10,4% contre 15,8%). « En Martinique, les 10% de femmes salariées du privé ayant les salaires les plus élevés perçoivent plus de 3372 euros net par mois en ETP, soit 2,5 fois le Smic. Ce montant est de 3762 euros pour leurs homologues masculins (2,8 fois le Smic) », rapporte l’Insee.
Cependant, si l’on prend en compte « les caractéristiques d’âge, de temps de travail, de type de contrat, de catégorie socio-professionnelle, de secteur d’activité et de taille de l’établissement afin qu’ils n’influencent plus la mesure », l’écart entre les femmes et les hommes dans les hauts salaires ne représenterait plus, paradoxalement, que 1,9%, d’après l’étude.

Mais un fait est avéré, la catégorie socio-professionnelle est le principal facteur des inégalités salariales en Martinique. Dans ce domaine, elle constitue 77,8% des écarts entre femmes et hommes dans les hauts salaires contre 41,3% en France hexagonale : « les femmes avec de hauts salaires sont majoritairement cadres (65,1%), de même que les hommes (64,6%). Pour celles-ci la rémunération nette mensuelle médiane est inférieure de 1010 euros à celle de leurs homologues masculins (4660 euros contre 5670 euros) », précise l’Insee.
L’âge explique ensuite 5,4% des écarts salariaux entre les femmes et les hommes dans les hauts salaires, ces derniers augmentant pour les femmes avec l’âge mais moins vite que celui des hommes dans le secteur privé. Dans les hauts salaires, les écarts sont de 11,3% parmi les 35-49 ans et de 14,7% pour les plus de 50 ans. Notons que dans l’Hexagone, l’âge explique 14,4% des écarts de rémunération dans les hauts salaires, soit neuf points de plus qu’en Martinique.

Enfin, le secteur d’activité et la taille de l'établissement représentent 3,1% des inégalités dans les hauts salaires, relève l’étude. Celle-ci ajoute également que « les écarts de salaires entre femmes et hommes dans le secteur privé en Martinique s’expliquent en partie par la proportion plus élevée de femmes à temps partiel : 24% des femmes sont à temps partiel en 2022, pour 10% des hommes. En Martinique, toute quotité de travail confondue, la moitié des femmes salariées du secteur privé perçoivent au moins 1789 euros net mensuel en ETP, soit 2,8% de moins que leurs homologues masculins (1840 euros) ».
PM