Lors de ce 78ème Congrès national des experts-comptables, le Comité Outre-mer du conseil national de l’ordre des experts-comptables présidé par Katy Hoarau - a organisé un atelier portant sur l’innovation facteur du développement économique des territoires ultramarins le jeudi 28 septembre 2023.
Au sein du Palais du Congrès de Montpellier, les experts-comptables ultramarins ont échangé sur le levier de l’innovation dans les territoires ultramarins avec les interventions de Laurent Renouf, délégué général de la FEDOM, Stéphanie Mareva Failloux, Présidente de DFI Outre-Mer et Vigile Hoareau, Président fondateur de Crowdaa.
Cet atelier a été l’occasion de faire un état des lieux des difficultés rencontrées par les créateurs d’entreprise en Outre-Mer. De la Guyane à La Réunion en passant par Mayotte et les Antilles, innover en Outre-mer peut ainsi se révéler un véritable parcours du combattant. L'éloignement géographique, les difficultés d’approvisionnement ou encore le peu d’investisseurs ont raison de bien des jeunes chefs d'entreprise. « En Outre-mer, notre univers et notre terminologie ne sont pas assez connus de tous», a souligné Vigile Hoareau, Président fondateur de Crowdaa.
De son côté, Stéphanie Mareva Failloux, Présidente de DFI Outre-Mer soutient que « l'entrepreneuriat peut constituer un outil de transformation des territoires» en prenant l'exemple du programme Innovation Outre-mer développé par le réseau Outre-mer Network. Ce programme a pour objectif de réunir des startups ultramarines à haut potentiel et des investisseurs sur les sujets d’innovation en Outre-mer.
Face à ces difficultés que rencontrent les entreprises ultramarines, le délégué général de la FEDOM Laurent Renouf a précisé que « l'innovation en Outre-mer est une nécessité pour les entreprises afin de pouvoir s'adapter aux transitions écologiques et numériques. C'est un champ qui doit concerner tous les secteurs économiques, tous les types d'entreprises de la TPE aux grands groupes en passant par la PME». Laurent Renouf a ainsi relevé trois facteurs qui favorisent le développement des entreprises et des territoires ultramarins. D'abord, il faut développer la capacité d'interagir en réseau, c'est-à-dire de se regrouper et l'innovation peut être un outil de transformation. Puis, il faut réussir à trouver les financements, à lever des fonds et cela passe par la constitution de fonds propres. Enfin, il faut que les entreprises puissent attirer les talents dans les territoires d'outre-mer.
Intelligence collective
Katy Hoarau, Présidente du Comité outre-mer partage cette analyse et insiste sur l'effet vertueux que pourrait créer la modification de la Lodeom. « Il s’agit par exemple de transformer la LODEOM en passant d’un effet de seuil à un effet de tranche, autrement dit permettre que les charges patronales soient exonérées, quel que soit le salaire, jusqu'à un certain niveau de salaire. Cela permettrait de booster le niveau d'encadrement intermédiaire dans les entreprises d'outre-mer, de créer des ETI, d'offrir des perspectives aux talents qui souhaitent rentrer au pays et de structurer les filières entrepreneuriales. Je pense aussi à la transmission. Je ne vois que des effets vertueux à cette transformation de LODEOM et je crois que tous les acteurs sont d'accord sur ce point ».
Elle a par ailleurs souligné que le développement des territoires ultramarins peut avancer par le biais du travail collectif. «Nous nous rendons compte que nous partageons les mêmes contraintes et problématiques. Ce n’est qu’en travaillant ensemble, avec l’intelligence collective que l’on pourra lever les freins. Je pense au fait de travailler ensemble, donc de créer des réseaux et de développer l'activité ensemble, les problématiques de recrutement de l'encadrement intermédiaire.»
