Deux jours de Forum pour la sécurité routière à Boulouparis, ce lundi 30 et mardi 31 octobre 2023. Au cœur des débats, le difficile constat du bilan de la sécurité routière en Nouvelle-Calédonie et ses nombreux morts chaque année. De nombreuses pistes sont étudiées pour combattre ce fléau sur le territoire. Focus grâce au reportage de nos confrères de CALEDONIA.
Renforcer la sensibilisation, la répression, trouver de nouvelles pistes pour lutter contre l’accidentologie et la mortalité sur les routes du territoire, autant de sujets évoqués pour ces deux jours du Forum pour la sécurité routière, organisée à l’appel du gouvernement calédonien à Boulouparis, avec l’objectif de fédérer l’ensemble des acteurs de la sécurité routière à la recherche de solutions.
À l’occasion de l’événement, est inaugurée une « Piste d’éducation routière », destinée aux jeunes écoliers du secteur, permettant aux enfants de réaliser des mises en situation routière, sur leur vélo, dans une volonté de sensibiliser dès le plus jeune âge aux dangers de la route et faire une première initiation aux règles et à la sécurité routière.
En 2022, 70 personnes mortes dans un accident de la route, 53% sont des jeunes de 18 à 34 ans, 80% hommes, 65% en Province Sud. Un chiffre qui se rapproche dangereusement des tristes records en la matière en Nouvelle-Calédonie, avec 71 morts sur les routes en 2005, et 83 morts en 2004.
Les causes de mortalité sont clairement identifiées, puisque dans ces accidents mortels, 56% sont liées à la consommation d’alcool, 33% au cannabis, 40% à un défaut de permis, 67% à une trop grande vitesse, et dans 73% des cas, au non-port de la ceinture de sécurité.
Pour Sonia Backès, présidente de la Province Sud qui ouvrait le Forum, a-t-elle réagi au micro : « Aujourd’hui, on a la compétence en matière de sécurité routière, et puis on ne fait pas ce qu’il faut. C’est ça la réalité (…) On a eu 70 morts, c’est 70 morts de trop, et ce sont nos jeunes qui meurent ».
Même son de cloche pour Louis Mapou, président du gouvernement, qui affirme souhaiter mettre en œuvre plus de moyens pour répression : « Je voudrais que chaque famille, chaque tribu, chaque commerce, chaque bar, chaque groupe agisse de telle manière que l’environnement dans lequel il y a une consommation d’alcool, car il s’agit bien de cela, cet environnement puisse être propice à ce qu’il n’y ait pas de conséquences telles qu’on en voit souvent ».
Une politique de répression déjà enclenchée, abonde quant à lui Louis Lefranc, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie : « J’ai renforcé les contrôles le weekend. Le président du gouvernement disait qu’il était pour la répression, et c’est ce que je fais. On a multiplié les contrôles, par 3, 4 ou par 5 selon les secteurs ».
De nombreuses pistes sont d’ores et déjà étudiées, comme l’affirme Gilbert Tyuienon, porte-marole du gouvernement chargé de la prévention routière : « Ça passe par revoir la réglementation de la Nouvelle-Calédonie, peut-être que ça passera par revoir les limitations de vitesse, voir comment on peut mieux aménager certaines routes de Nouvelle-Calédonie, et ça passe par ce type d’exemple à Boulouparis, c’est-à-dire inciter les enfants dès le plus jeune âge à respecter un minimum de règles. Et puis ça passe certainement par un renforcement de la répression, je pense qu’on ne pourra pas y échapper ».
Damien CHAILLOT