©Twitter / Annick Girardin
A Wallis-et-Futuna, l’État a investi dans la préservation du wallisien et du futunien, afin de mettre en valeur ces deux langues toujours parlées au quotidien au sein des familles de ce petit archipel du Pacifique Sud, français depuis 1887, a-t-on appris mercredi.
« Contrairement à certaines régions de France, nos langues ne sont pas encore en danger mais nous restons vigilants », a expliqué mercredi Epifania Toa, l’une des six représentants de la toute nouvelle Académie des langues de Wallis-et-Futuna, inaugurée mardi par Annick Girardin, la ministre des Outre-Mer, en déplacement de cinq jours dans ce territoire le plus éloigné de l’Hexagone.
Financé pour l’essentiel par l’État, cette académie est destinée à préserver le patrimoine culturel oral et à promouvoir l’apprentissage de ces langues vernaculaires. A Wallis et à Futuna, où vivent près de 11 500 habitants selon le dernier recensement de 2018, le wallisien et le futunien « sont des langues ‘vivantes’, parlées au quotidien au sein des familles », a souligné la ministre dans son discours.
J’ai également eu le plaisir d’inaugurer l’Académie des langues de îles de #WallisEtFutuna chargé de la promotion et de la sauvegarde des langues et des cultures. pic.twitter.com/FL7WIed6CI
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 5 mars 2019
Retranscrits dès le 19ème siècle par les missionnaires catholiques, ces deux idiomes polynésiens sont proposés depuis 2016 comme option au baccalauréat. Ils font office de « langue d’accueil à l’entrée en maternelle, avant de laisser progressivement la place au français comme langue d’enseignement pour les niveaux supérieurs », précise Epifania Toa, pour qui l’un des objectifs aujourd’hui est de « revaloriser ces langues en traduisant notamment le vocabulaire actuel lié au numérique ».
Mais c’est en Nouvelle-Calédonie, où la communauté wallisienne et futunienne est deux à trois plus importante qu’à Wallis-et-Futuna, que le maintien de l’héritage culturel se révèle le plus difficile. Pour « contribuer au rayonnement » des deux langues au-delà des frontières de l’archipel, Annick Girardin a confirmé mardi que leur apprentissage serait « prochainement proposé en Nouvelle-Calédonie par l’Académie des langues kanak », une institution calédonienne qui a accompagné pendant plusieurs années la création de l’Académie des langues de Wallis et Futuna.
Avec AFP.