Covid-19: Mayotte placée en confinement généralisé dès le 5 février pour trois semaines minimum

Covid-19: Mayotte placée en confinement généralisé dès le 5 février pour trois semaines minimum

A  la demande conjointe du Préfet et de la Directrice générale de l’ARS, le Gouvernement a autorisé Jean-François Colombet, Préfet de Mayotte, Délégué du Gouvernement, à placer Mayotte en confinement généralisé. Cette mesure prendra effet vendredi 5 février 2021 à 18 heures pour une période de trois semaines.

Quelques jours après le confinement des communes de Bouéni, Pamandzi et Dzaoudzi Labattoir, le Préfet de Mayotte a annoncé ce jeudi 4 février le confinement généralisé de Mayotte,après avoir consulté les élus du territoire et les acteurs socio-économiques. Cette décision se justifie par une très forte augmentation des hospitalisations des cas COVID ces derniers jours : 77 patients sont actuellement hospitalisés et 11 patients sont en réanimation. Les patients admis en réanimation sont plus jeunes (entre 45 et 60 ans) et présentent des formes plus graves avec des détresses respiratoires aiguës sévères. Il est fort probable que cette présence de personnes plus jeunes en réanimation s’explique par la présence confirmée des variants 202012/01 (identifié au Royaume-Uni) et 501 (identifié en Afrique du Sud) de la Covid-19. « Nous allons réduire tous les facteurs qui peuvent donner à nous déplacer de façon à freiner l’épidémie qui nous touche aujourd’hui. Nous allons retrouver le confinement que nous avons connu il y a un an et demi» a indiqué Jean-François Colombet le Préfet de Mayotte sur le plateau de Mayotte la 1ere.

Ce confinement généralisé entraînera la fermeture des établissements scolaires, des établissements recevant du public ainsi que la fermeture des guichets des services publics. « Les restaurants effectuant de la vente à emporter et des livraisons, les pharmacies et les services essentiels (banques, poste) et la barge entre Grande Terre et Petite Terre continuera de circuler avec des horaires adaptés», a précisé la Préfecture de Mayotte.

La directrice de l’ARS Mayotte a par ailleurs souligné que cette épidémie est différente de la première vague car le virus circule partout. « Il n’y a pas une commune qui est épargnée, il touche des gens plus jeunes avec des formes graves. Nous avons des décès de personnes qui avaient à peine 25 ans. Ce virus n’est pas  une grippette. Le variant sud-africain circule très vite, touche beaucoup de monde et il y a beaucoup de chance de toucher les personnes fragiles», a précisé Dominique Voynet.

Le service de santé des armées déployé 

La réserve sanitaire avec 30 réservistes (médecins, infirmiers, biologiste, manipulateur radiologique) a été mobilisée depuis le 29 janvier. Pour faire baisser la tension hospitalière, le service de santé des armées avec 30 professionnels permettant de créer 5 nouveaux lits de réanimation sera dépêché sur place à partir du 6 février. Des évacuations sanitaires de patients en réanimation ont également débuté vers La Réunion.

Afin de soutenir l’économie à Mayotte, l’ensemble des mesures d’urgence économique déjà en vigueur seront prolongées. Le préfet de Mayotte va entamer dès demain des consultations avec les représentants des secteurs économiques afin de définir des mesures complémentaires si besoin. Enfin, pour répondre aux besoins des populations les plus défavorisées, une aide alimentaire exceptionnelle sera dépêchée, de même que des rampes d’eau et bornes fontaines pour faciliter l’accès à l’eau potable.

« L’ensemble des services de l’Etat est mobilisé pour faire face à la situation sanitaire inquiétante à Mayotte. Ce confinement est nécessaire pour freiner la circulation du virus et de ses variants. Nous serons aux côtés des Mahoraises et des Mahorais pour les soutenir dans cette épreuve : des mesures d’urgence économique seront mises en place, ainsi qu’une aide alimentaire. La solidarité nationale sera au rendez-vous» affirme Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer dans un communiqué.