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À l’issue de sa convention à Bourail, le Front de Libération national kanak et socialiste a appelé les groupes indépendantistes au Congrès de Nouvelle-Calédonie à déclencher le 3ème référendum d’indépendance, en avril 2021.
C’est dans une motion générale présentée samedi soir à l’issue de sa convention que le FLNKS « engage ses groupes institutionnels à déclencher le troisième référendum à partir d’avril 2021 ». Cette convention avait été annoncée dès le lendemain du 2ème référendum d’indépendance où le « oui » a enregistré une nette progression, passant de 43,3% en 2018 à 46,7% en 2020.
Pour rappel, l’Accord de Nouméa prévoit une 3ème consultation dans les deux années après la seconde. Son déclenchement nécessite le vote d’un tiers des élus du Congrès calédonien, soit 18 sur 54, six mois après le dimanche 4 octobre. Numériquement, les indépendantistes occupent 29 sièges au sein de l’institution : 16 pour l’UC-FLNKS, nationalistes et Éveil océanien ; 12 pour l’Union nationale pour l’Indépendance et une élue non-inscrite, Kadrilé Wright, pour le Parti travailliste. Ils sont donc en bonne position pour voter son déclenchement le 4 avril 2021.
Question minière et gouvernement calédonien
Outre le 3ème et dernier référendum d’indépendance, le FLNKS a abordé la question minière, un sujet qui a largement mobilisé les groupes indépendantistes pendant la campagne référendaire avec précisément le rachat de l’industriel Vale NC. « Il faut que la ressource minière appartienne à la Nouvelle-Calédonie, au moins aux collectivités de la Nouvelle-Calédonie », a plaidé Victor Tutugoro, président de l’Union progressiste mélanésienne, qui anime le bureau tournant du FLNKS, interrogé par Nouvelle-Calédonie La 1ère.
« Il faut arrêter de faire en sorte que ce soient des multinationales étrangères qui détiennent les ressources minières, comme celles du Sud (Vale NC, ndlr) ou comme Eramet, pour que la Nouvelle-Calédonie puisse valoriser elle-même ses propres titres miniers ». Pour Vale NC, « on voudrait que ce soit véritablement la Nouvelle-Calédonie qui se positionne pour qu’elle récupère et les titres et l’outil afin de valoriser au mieux les ressources, et qu’il y ait le maximum de retombées locales pour le pays », insiste Victor Tutugoro.
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Autre sujet évoqué lors de cette convention : le gouvernement collégial calédonien. En effet, depuis la fusion du groupe wallisien l’Éveil océanien et l’UC-FLNKS au Congrès, les indépendantistes sont en mesure de prendre la présidence du gouvernement local. Et le FLNKS ne cache pas qu’il « n’a plus confiance en ce gouvernement », présidé actuellement par l’élu loyaliste Thierry Santa. « Un certain nombre de décisions doivent être encore prises par l’Union calédonienne en comité directeur et par le Palika en assemblée générale », a toutefois assuré Victor Tutugoro, laissant entendre que ce sujet n’était pas une priorité.
« Nous allons prendre les choses une par une, (…) être pragmatiques » et « rencontrer le ministre des Outre-Mer », qui doit sortir de sa quatorzaine sanitaire le 22 octobre, si toutefois lui et sa délégation son testés négatifs au Covid-19. « Nous allons peut-être attendre un moment propice pour faire tomber le gouvernement », a poursuivi Victor Tutugoro, estimant qu’une telle décision doit « s’inscrire dans une stratégie qui nous mène au prochain référendum ».