Selon la présidente de la province Sud, Sonia Backès, « cinq repreneurs sérieux » se positionnent pour la reprise de l’usine du Sud de Vale Nouvelle-Calédonie. Celle-ci affirme toutefois que l’offre Sofinor – Korea Zinc n’est pas « sérieuse », contrairement au directeur de projet qui assure qu’elle est « toujours dans la course ».
Après le retrait de l’offre du groupe australien New Century Resources, l’incertitude plane sur la reprise de l’usine de Vale NC dans le sud calédonien. Pour rappel, si le propriétaire du site minier ne trouve pas repreneur, sa fermeture deviendrait alors inéluctable et menacerai 3 000 emplois directs, et jusqu’à 5 000 en comptant les emplois indirects. « Nous sommes dans une situation dans laquelle nous n’avons pas encore de repreneurs en vue », a regretté Yannick Falelavaki, secrétaire du comité d’entreprise Vale NC et élu du syndicat Soenc Nickel.
Interrogée par Nouvelle-Calédonie La 1ère ce 29 septembre, dans le cadre de la campagne référendaire, la présidente de la province Sud s’est brièvement exprimée sur le sujet afin de rassurer les premiers concernés. « Aujourd’hui, il y a encore des discussions entre la banque Rothschild, l’État, Vale et nous (la province Sud compétente en matière environnementale et minière, ndlr) qui a donné lieu à cinq repreneurs sérieux qui se positionnent », assure-t-elle, sans toutefois donner de noms précis.
« Vale a écouté Korea Zinc et il n’y a pas d’offre sérieuse qui a été faite », a-t-elle également affirmé. « Même Korea Zinc dit aujourd’hui qu’ils ne prendront pas en charge les garanties environnementales qui sont absolument indispensables. Donc ce n’est pas une offre sérieuse. Par contre, on a dans ces cinq repreneurs potentiels, trois très gros groupes sérieux qui peuvent nous donner un espoir de reprise », a conclu Sonia Backès.
« Nous sommes toujours dans la course »
Toutefois du côté de la Sofinor, le son de cloche n’est pas le même. « Lorsque nous avons fait l’audition pour présenter notre offre au Congrès, nous avons eu l’occasion de confirmer aux élus que premièrement, nous prenions en charge la totalité des garanties environnementales du projet de l’usine du Sud » et « également tous les engagements RSE », a rétorqué Ulrich Reber, directeur de projet Sofinor – Korea Zinc, interrogé le lendemain de l’interview de Sonia Backès, par notre partenaire Caledonia.nc.
« Nous assurerons également le maintien de la totalité des emplois, fondamental dans ce projet de reprise et le dernier point c’est la poursuite du pacte de développement durable du Grand sud », a-t-il poursuivi. « Tous ces éléments sont rendus possible par le fait qu’un partenaire industriel s’associe avec nous. C’est un partenaire solide sur le plan technique et financier. Et c’est ce qui nous permet, dans le cadre d’un schéma protégeant les intérêts calédoniens, de soumissionner à l’appel d’offre de reprise de l’usine du Sud ».
Pour rappel, l’offre de la Sofinor et de Korea Zinc est un partenariat dans lequel le bras minier de la pronvince Nord serait majoritaire à 56%. Présentée en mars dernier mais vite écartée par la direction de Vale NC, cette offre a reçu le soutien de l’Institution de négociation coutumière et autochtone (ICAN) et des indépendantistes, faisant de cette reprise un argument électoral en cette période référendaire. Plusieurs élus du Congrès ont alors demandé de reporter la décision finale de reprise qui devrait être actée à la fin octobre, après le référendum.
« Nous sommes toujours dans la course », a insisté Ulrich Reber. « Nous avons eu une réunion le 16 septembre avec Vale Rio et Vale Canada, ainsi que la banque de Rothschild. Nous sommes tenus par le secret des affaires mais tout ce qu’on peut vous dire c’est que la réunion (…) s’est bien passée ».
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie veut intervenir dans le dossier Vale NC
