Violences conjugales : Le « recueil de plainte chez autrui » sera expérimenté en Nouvelle-Calédonie, a annoncé Marlène Schiappa

Violences conjugales : Le « recueil de plainte chez autrui » sera expérimenté en Nouvelle-Calédonie, a annoncé Marlène Schiappa

La Nouvelle-Calédonie fera partie des territoires où l’expérimentation du recueil de plainte pour autrui sera effective tout début 2022, a annoncé la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, à la demande du député Philippe Dunoyer.

Le recueil de plaintes des victimes de violences conjugales par la police ou la gendarmerie, en dehors de leurs locaux, dit « recueil de plainte chez autrui », vise à « encourager les victimes à porter plainte et à leur permettre de le faire dans de bonnes conditions ». Ce dispositif « permettra dans certains départements que les policiers et gendarmes se déplacent » pour recueillir des plaintes, avait expliqué le ministre de l’Intérieur le 12 octobre dernier à l’Assemblée nationale.

« Si vous êtes une femme violentée et que vous avez choisi d’être chez votre assistante sociale, votre amie, votre maman, à la mairie et que vous avez peur du commissariat -l’accueil qu'on peut vous apporter, le regard des autres, la difficulté de rentrer dans un commissariat, ce n’est jamais évident- », avait-il poursuivi. L’expérimentation concerne les départements du Vaucluse, du Pas-de-Calais, de la Haute-Corse, de la Sarthe, du Morbihan et plusieurs arrondissements de Paris, mais aucun Outre-mer a regretté le député calédonien Philippe Dunoyer.

« La Nouvelle-Calédonie détient un triste record en matière de violences conjugales, avec des chiffres en constante augmentation ces dernières années et toujours largement supérieurs à ceux du reste du territoire national » a-t-il rappelé. « En 2019, les violences intrafamiliales étaient au nombre de 1576. En 2020, on en comptait 1962, soit une hausse de 24% en un an, contre 8% au niveau national. Dans les violences intrafamiliales, la part des violences conjugales était de 1133 en 2019 et de 1410 en 2020 », soit une hausse trois fois plus forte que la moyenne nationale, d’autant que les dépôts de plaintes demeurent très en retrait sur le territoire. 

« Nous souhaitons qu’il y ait une possibilité d’expérimenter ce dispositif dès début 2022 » en Nouvelle-Calédonie, a assuré Marlène Schiappa. Le dispositif est déjà expérimenté dans l’Hexagone, pour une durée de six mois, et les premiers bilans devraient être connus mi-janvier 2022, a-t-elle précisé.