Tourisme : La Polynésie va interdire les paquebots de plus de 3 500 passagers en 2022

L'Ovations of the Seas, paquebot de plus de 5 000 passagers accosté à Papeete en 2019

Tourisme : La Polynésie va interdire les paquebots de plus de 3 500 passagers en 2022

La Polynésie française devrait interdire dans ses eaux les navires de croisière de plus de 3 500 passagers, dès janvier 2022, d’après un communiqué du gouvernement local, diffusé via son office du tourisme, et relayé par la presse.

Selon Tahiti-infos, ce positionnement de la Collectivité d’Outre-mer aurait déjà été abordé, et fait partie de sa stratégie touristique 2025. Afin de réguler le flux de croisiériste, le gouvernement local a donc décidé d’une nouvelle réglementation favorisant les navires « têtes de ligne » basés en Polynésie, c’est-à-dire les navires qui embarquent et débarquent des passagers sur place, et en limitant l’accès à ses eaux des navires de plus de 3 500 passagers. 

Le gouvernement local détaille plus précisément quatre mesures : privilégier les navires en tête de ligne, basés en Polynésie, d'une capacité maximale de 700 passagers ; permettre des têtes de ligne de navires en repositionnement trans-pacifique, d'une capacité maximale de 2 500 passagers (correspondant à la capacité du futur terminal de croisière de Papeete) ; limiter la capacité des navires de croisière trans-pacifique en escale en Polynésie à 3 500 passagers -Tahiti, Moorea et Raiatea, seront les escales privilégiées pour les navires en escale de 2 500 à 3 500 passagers- ; et refuser les escales des navires de plus de 3 500 passagers, inadaptés à la destination.

« La stratégie de croisière consiste en effet à diversifier d’une part, les navires venant au « fenua » pour éviter de dépendre d’une seule compagnie et d’autre part, de favoriser la démultiplication de croisières en « têtes de ligne » avec des navires à taille humaine, au côté notamment du « Paul Gauguin », « Aranui » ou du « Wind Spirit » tout en gardant un développement maîtrisé en accord avec la capacité d’accueil des îles escales », explique en outre le compte rendu du Conseil des ministres en Polynésie. « Les consommateurs auront tendance à favoriser les destinations isolées et peu fréquentées, avec des îles adaptées, des hébergements à taille humaine et des activités diverses ».

« Nous sommes sur un axe d'un tourisme durable qui permet à l'ensemble des îles et des populations de pouvoir bénéficier des retombées du tourisme. Sur l'île de Bora Bora, la stratégie de développement est de ne pas dépasser 1 200 passagers de croisière par jour, et donc par escale. Donc là aussi, c'est une volonté de privilégier des navires de petite et moyenne capacité pour préserver le lagon et la qualité de service qui fait la réputation de nos îles et de Bora Bora » a expliqué la ministre du Tourisme Nicole Bouteau, interrogée par Polynésie La 1ère. 

En effet, l’île de Bora Bora est la première île de la Collectivité à avoir imposé une limite de capacité des navires de croisière dans ses eaux. Le secteur de la croisière pesait avant la crise sanitaire près de 126 millions d’euros dans l’économie polynésienne, soit près de 25% des retombées touristiques. Il représentait également environ 20% des touristes.