Le président de la Polynésie française s’est exprimé à l’issue de la première journée de la table ronde sur les essais nucléaires qui ont eu lieu dans la Collectivité de 1966 à 1996. Il est notamment revenu sur la déclaration du Président de la République Emmanuel Macron, venu à la rencontre de l’importante délégation polynésienne en fin de journée.
« Il a confirmé ce que nous attendions depuis un certain temps : nous sommes là pour discuter vrai, parce que nous voulons être transparents et nous voulons tout dire ce qui s’est passé en Polynésie française pendant 30 ans, avec ces essais nucléaires » a assuré le président de la Polynésie Édouard Fritch. Aux environs de 18h, le président de la République a rencontré la délégation polynésienne « Reko Tika », venue à Paris pour ces tables rondes censées faire la lumière sur les 193 essais nucléaires effectués sur les atolls de Moruroa et Fangataufa, de 1966 à 1996.
« Il a confirmé ce que nous a annoncé la ministre déléguée aux Armées sur l’ouverture totale des archives à la Polynésie française, mise à part naturellement les archives portant sur les informations proliférantes », a-t-il poursuivi. « Il nous a assuré que les moyens seront mis en place (…) pour que la mise à disposition de ces archives soit une réalité le plus rapidement possible », a insisté Édouard Fritch, qui aurait également obtenu gain de cause sur « la présence d’un spécialiste de la Polynésie dans le comité chargé du toilettage de ces archives ».
Pour le président Édouard Fritch, la mise à disposition de ces archives est importante notamment pour la création d’un Centre de Mémoire des essais nucléaire à Papeete, promesse faite par l’ancien Président François Hollande, lors de son déplacement en Polynésie en février 2016. « Il mettra tous les moyens pour que le plus rapidement possible nous puissions construire l’Histoire qui sera déposée au Centre de Mémoire de la Polynésie française », a assuré Édouard Fritch.
Sur la demande de pardon, souvent évoquée par les organisations anti-nucléaires historiques, Édouard Fritch dit laisser à Emmanuel Macron « le choix du temps ». « La France doit reconnaître aujourd’hui la contribution et la participation du peuple polynésien (…) à la constitution de l’arme nucléaire » explique-t-il, rappelant que son prédécesseur avait aussi reconnu les conséquences de ces essais sur la santé des Polynésiens.
« La différence c’est qu’Emmanuel Macron s’engage à ce qu’il y ait une feuille de route qui soit déterminée le plus rapidement possible puisqu’il veut l’annoncer lors de sa venue en Polynésie française », du 25 au 28 juillet, selon Édouard Fritch. « On a senti chez le président de la République une vraie volonté de tourner cette page douloureuse » a ajouté le président polynésien qui ne tarit pas d’éloge sur le chef de l’État : « Il a été extraordinaire ». « Ses propos nous sont allés droit au cœur. Certains avaient les larmes aux yeux ».