Soutien aux compagnies aériennes : Le député Moetai Brotherson demande une aide pour Air Tahiti Nui, "essentielle au tourisme de la Polynésie"

©Gouvernement de la Polynésie française

Soutien aux compagnies aériennes : Le député Moetai Brotherson demande une aide pour Air Tahiti Nui, "essentielle au tourisme de la Polynésie"

« Il y a eu 7 milliards pour Air France, 130 millions d’euros pour Corsair, zéro franc pour Air Tahiti Nui » a déploré le député de la Polynésie Moetai Brotherson, interrogeant ce mardi le Premier ministre sur la situation de la compagnie aérienne et plus généralement, du tourisme en Polynésie. 

« De 2019 à 2020, la Polynésie a vu son nombre de touristes diviser par trois », et avec la fermeture des frontières décidée par Paris en février, « 2021 sera la pire année que connaîtra notre tourisme », a déclaré le député GDR Moetai Brotherson, dans sa question adressée au Premier ministre. « La moitié des grands hôtels sont fermés, la compagnie Air Tahiti Nui, depuis presque deux ans, demande de l’aide », a-t-il poursuivi. 

Si la compagnie a déjà reçu un PGE de 66 millions d’euros, un « dispositif classique à toutes les entreprises », pour Moetai Brotherson, « la nature même de l’activité aéronautique demande beaucoup plus que ça ». « Dans le même temps, nous apprenons qu’au mois de juin, la France va expédier au-dessus de nos îles trois Rafales, trois Airbus A330 Phoenix et A400M tout cela pour faire une belle opération commerciale », baptisée « Heiphara » et évaluée à « 4 milliards d’euros » selon le député. 

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"Que comptez-vous réellement faire pour aider cette compagnie qui est essentielle au tourisme de la Polynésie et si vous maintenez cette opération « Heiphara », n’avez-vous pas peur que ces beaux Rafales survolent des hôtels morts et des avions cloués au sol ? », a interrogé le député. 

« Effectivement, les compagnies aériennes et tout le secteur touristique sont violemment impactés par cette crise sanitaire » a répondu la secrétaire d’État en charge de la Biodiversité, Bérangère Abba, assurant que « des moyens sont à nouveau déployés pour soutenir cette filière aéronautique et plus généralement le secteur aérien ». La secrétaire d’État énumère pêle-mêle chômage partiel (non applicable en Polynésie), prêts garantis par l’État, les fonds de solidarités, prêts garantis par l’État dits « aéro », commande de l’armée et de la gendarmerie ou encore, fonds de modernisation. 

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Rappelant l’argument déjà plusieurs fois répété que la compagnie appartient à la Collectivité, « ce qui explique des contraintes spécifiques pour l’accompagnement que nous pouvons proposer », Bérangère Abba assure que « les besoins en fonds propres pour 2021 » d’Air Tahiti Nui « sont en cours de précision et de finalisation ». « Je n’ai entendu aucun chiffre spécifique à Air Tahiti Nui. Nous n’avons pas de réponse. Je pense qu’en juin, les Polynésiens regarderont passer les Rafales avec un mélange d’incrédulité et de fatalisme », lui a répondu le député Moetai Brotherson.