Paris 2024 : La Polynésie devrait présenter une première version du concept des épreuves de surf à Teahupo’o début 2021

Paris 2024 : La Polynésie devrait présenter une première version du concept des épreuves de surf à Teahupo’o début 2021

Le PK0 sur la commune de Teahupo’o, située à l’extrême sud de Tahiti. La commune et sa vague mythique ont été choisies pour accueillir les épreuves de surf de Paris 2024 ©Outremers360

Interrogé par une élue de l’Assemblée de la Polynésie, le ministre local de l’Environnement et de la Culture a annoncé que la Polynésie présentera « publiquement, au plus tard en début d’année prochaine, une première version du concept des épreuves olympiques de surf à Teahupo’o ».

Cette annonce fait suite à un échange écrit entre une élue indépendantiste à l’Assemblée de la Polynésie, Éliane Tevahitua, et le ministre de l’Environnement et de la Culture de la Collectivité d’Outre-mer, Heremoana Maamaatuaiahutapu, et ce, avant l’officialisation du surf comme épreuve olympique aux JO de Paris 2024 par le Comité international olympique.

Dans sa question écrite, l’élue regrettait un manque d’information sur l’organisation de ces épreuves qui représentent « un véritable défi logistique et organisationnel » pour la Collectivité. Éliane Tevahitua demandait également les délais quant à « la mise en place d’un comité de suivi pour l’organisation des jeux olympiques ; comité de suivi qui devrait intégrer, dans le cadre d’une démarche participative, les associations de protection de l’environnement, les prestataires d’activités touristiques, les communautés religieuses, les propriétaires fonciers qui structurent et organisent la vie des habitants de Teahupo’o ».

Dans sa réponse, le ministre de la Culture en Polynésie, en charge de la Jeunesse et des Sports, a assuré que « des travaux préparatoires ont démarré avec l’équipe du COJO pour présenter publiquement, au plus tard en début d’année prochaine, une première version du concept des épreuves olympiques de surf à Teahupo’o ». « A cet effet, et sur la demande du conseil municipal de Teahupo’o, une permanence est assurée par le Pays deux jours par semaine à la marina de Teahupo’o pour pouvoir répondre aux interrogations de la population et recueillir toute demande ou proposition », a-t-il également indiqué.

Dans son courrier, l’élue polynésienne a également fait part d’inquiétudes concernant huit « projets pharaoniques » qui auraient été présentés par le gouvernement au conseil municipal de Teahupo’o. Elle cite notamment « l’édification d’un pont à deux voies » ; l’aménagement et la construction de deux routes ; « une opération d’enrochement de 600 mètres le long » ; la construction de parkings sur le littoral, d’une plage suspendue et d’une passerelle piétonnière au-dessus d’une rivière ou encore ; l’édification d’un village de 24 modules d’habitations sur le domaine Rose pour accueillir les athlètes.

« Une partie des 1410 habitants de la commune Teahupo’o, des associations de protection de l’environnement, des prestataires touristiques qui œuvrent au quotidien dans cette même commune s’interrogent sur l’impact environnemental et les bouleversements que ces projets ne manqueront pas d’occasionner sur le cadre de vie de cette communauté », déplore l’élue. Surpris par « le degré de précision » des projets rapportés par l’élue, le ministre assure qu’ils « n’apparaissent dans aucune programmation de travaux publics prévus par le gouvernement ».

« Village olympique démontable »

« Sur les 8 opérations mentionnées, seule l’édification d’une passerelle piétonnière au-dessus de la (rivière) Ti’irahi est inscrite à la programmation des travaux qui seront menés par le Ministère des Grands Travaux », a-t-il ajouté. « Toutefois, il s’agit là d’une coïncidence avec le calendrier des jeux olympiques car cette opération est fortement souhaitée depuis quelques années par la population de la rive droite dont l’accès via la passerelle actuelle est rendu extrêmement dangereux ».

Concernant le « village » d’habitations qui devrait accueillir les athlètes, le ministre confirme que le budget 2021 de la collectivité « prévoit uniquement le lancement d’études préalables à une éventuelle viabilisation du domaine Rose ainsi qu’à un éventuel aménagement d’un village olympique démontable ». L’élue indépendantiste précise que le montant de ces études serait évalué à 50 millions de Fcfp. « La réalisation d’études nécessaires à l’aménagement dudit domaine pour un montant de 100 000 000 F CFP et la réalisation de l’aménagement du complexe olympique sur ce même domaine », ajoute-t-elle. Selon le Comité organisateur des JO, ce « village des athlètes sera composé de maisons modulables qui seront ensuite transformées en logements sociaux ».

« Le gouvernement et mon ministère poursuivront la démarche participative initiée depuis le début sur ce dossier comme nous le faisons actuellement. Toutes les parties prenantes seront sollicitées, informées et mobilisées pour faire avancer ensemble ce projet qui nous engage et nous rassemble tous », a assuré le ministre Heremoana Maamaatuaiahutapu en conclusion de sa réponse à l’élue Éliane Tevahitua.