Martinique : Un nouveau médicament radiopharmaceutique produit au CHUM pour améliorer les diagnostics

© CHU de Martinique

Martinique : Un nouveau médicament radiopharmaceutique produit au CHUM pour améliorer les diagnostics

Le CHU de Martinique produit désormais la 18F-DOPA, un médicament radiopharmaceutique permettant d’améliorer considérablement le diagnostic des maladies neurodégénératives et de certains cancers. Une avancée scientifique majeure pour le territoire et l’ensemble de la Caraïbe, où ces pathologies sont en forte progression. Détails avec notre partenaire RCI Martinique. 

La 18F-DOPA, molécule radioactive utilisée lors des TEP-Scans (tomographie par émission de positons), permet d’analyser avec une grande précision l’activité de certaines cellules du cerveau.

Il ne s’agit pas d’un traitement, mais d’un outil diagnostique pour détecter plus tôt des maladies comme les cancers ou les troubles neurodégénératifs.

Jusqu’ici, les patients devaient se rendre en Europe ou aux États-Unis pour bénéficier de cet examen. Depuis la semaine dernière, une dizaine de personnes ont déjà pu en profiter au CHUM.

Des maladies précoces aux Antilles

Chaque année, près de 1 600 nouveaux cas de cancer sont recensés en Martinique. Les cas de démence, eux, continuent d’augmenter dans toute la Caraïbe. La disponibilité locale de la 18F-DOPA devrait permettre un diagnostic plus rapide et plus fiable.

Parmi les maladies concernées : la maladie de Parkinson, dont la forme locale présente des particularités. Le professeur Karim Fard, chef de l’Institut Caribéen d’Imagerie Nucléaire, explique : «Une particularité de notre territoire, que ça soit la Guadeloupe, la Martinique ou la Guyane, c'est qu'environ 70% de ces formes de maladies de Parkinson sont dites atypiques par rapport aux formes dans l'Hexagone. Ça veut dire potentiellement un diagnostic difficile, incertain, une forme plutôt précoce chez les jeunes, alors qu'habituellement la maladie de Parkinson arrive chez les sujets âgés, forme potentiellement grave, avec beaucoup d'incertitude.»

Pour les spécialistes, cette innovation change entièrement la manière d’envisager le diagnostic. Le professeur Maturin Tabué-Teguo, chef du service de gériatrie au CHUM, souligne l’impact attendu : «On va pouvoir, de manière beaucoup plus efficace et surtout beaucoup plus claire, poser des diagnostics. Aujourd'hui, on a des hypothèses, on est plutôt dans l'extrapolation d'un certain nombre de choses qui se passe sur le territoire et demain, on pourrait savoir quel est le profil de nos patients sur le territoire. C'est vraiment quelque chose qui est exceptionnel pour nous.»

Par RCI Martinique