Opération militaire « Marara » : 12 pays, 1 000 soldats et un débarquement en Polynésie française

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Opération militaire « Marara » : 12 pays, 1 000 soldats et un débarquement en Polynésie française

Du 8 au 18 mai, douze pays participeront à un exercice militaire d’ampleur entre Tahiti et les îles Sous-le-Vent en Polynésie française. Débarquement maritime, ravitaillement par les airs, manœuvres navales et maintien de l’ordre à terre… L’objectif pour les forces armées françaises est de s'entraîner à opérer avec une force internationale dans le cadre d’opérations d’assistance humanitaire. Explications de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

Un État insulaire, le « Greenland », un cyclone violent, « Virginia », des milliers de personnes en détresse, des ressortissants français et internationaux à évacuer, et des risques de dégradation de la sécurité dans le pays… Le scénario de ce nouvel exercice « Marara » (nom tahitien du poisson volant, ndlr), dédié à l'entraînement aux opérations d’assistance humanitaire, a de quoi rappeler de mauvais souvenirs dans le Pacifique.

Du Vanuatu touché par le cyclone Pam en 2015 aux Tonga, ébranlés par une puissante éruption volcanique l’année dernière, plusieurs pays ont fait appel à l’aide internationale ces dernières années. Raison pour laquelle Marara, longtemps organisé entre forces françaises, a été élargi pour cette édition 2022. À partir du 8 mai, ce ne sont pas moins de douze pays du Pacifique, du Japon au Pérou en passant par l’Australie, Singapour ou les îles Cook, qui participeront à 10 jours d’exercice entre Tahiti et les îles Sous-le-Vent.

Opérer « ensemble », pas « à côté »

La plupart enverront en Polynésie quelques officiers d’État-major, insérés dans le quartier général français. Les États-Unis, premier partenaire de l’opération, ont quant à eux envoyé pas moins de 450 marines et soldats de la Navy ou de l’armée de terre. Au total, un millier de militaires participent donc à Marara, « intégrés » dans des unités sur le terrain : « On va conduire des opérations ensemble, pas à côté », explique le contre-amiral Jean-Mathieu Rey, à la tête des forces armées françaises du Pacifique, et qui assurera le commandement de l’exercice. Le mot d’ordre : « l’interopérabilité » des armées.

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Le coup d’envoi de l’exercice sera donné après la cérémonie du 8 mai, date commémorative de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, et pour laquelle les délégations internationales seront rassemblées à Papeete, où un défilé militaire tricolore est prévu. Les trois jours suivants seront consacrés à l’intégration des troupes, et à des entraînements. Manœuvres maritimes, terrestres, marches communes, « aguerrissement », ravitaillement aérien ou naval… « On va répéter nos gammes avant d’aller sur le terrain pour conduire ce type d’actions » explique le contre-amiral. 

Débarquement à Huahine et Raiatea, cérémonie à Bora Bora

Le 12 mai en effet, le millier de militaires sera envoyé vers les îles Sous-le-Vent, pour un débarquement aérien et maritime sur l’île de Huahine et uniquement maritime sur lîle de Raiatea, où la piste en cours de réfection est considérée par les militaires comme « hors d’usage » dans le cadre de l’exercice. Assistance, évacuation, protection des populations… Les chalands de débarquement du USS Pearl Harbor, aux côtés du Bougainville et de l’Arago seront mis à profit, de même que les capacités des Casa, Gardian, de l’Alouette de l’armée, ainsi que du C-130 Hercules américain qui doit se poser à Tahiti ce vendredi.

La dizaine de jours d’exercice se conclura par une autre cérémonie, à Bora Bora cette fois. Il s’agit de commémorer les 80 ans de l’opération Bobcat, qui avait vu des milliers de militaires américains se déployer sur la perle du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale. « Une bonne occasion de mettre en avant notre histoire commune » précise le contre-amiral Jean-Mathieu Rey. 

Charlie René pour Radio 1 Tahiti