©Facebook / New Zealand Labour Party (Capture)
C’est une « victoire écrasante » pour la Première ministre Jacinda Ardern et le Parti travailliste à l’issue des élections législatives en Nouvelle-Zélande. Il s’agit du meilleur « soutien » au parti de centre-gauche depuis « au moins 50 ans ».
« Félicitations à la Première ministre Jacinda Ardern, à qui j’ai téléphoné, parce que ce sont, je crois, des résultats extraordinaires pour le Parti travailliste », a déclaré sa rivale Judith Collins, cheffe du Parti national, reconnaissant ainsi la victoire de Jacinda Ardern. Le parti national a de son côté enregistré son plus mauvais score depuis 2002 : 27% des suffrages et 35 sièges.
Après le décompte de plus de 90% des bulletins de vote, la Première ministre sortante et son parti avaient déjà remporté 64 des 120 sièges de la Chambre des représentants (49% des suffrages). L’issue des décomptes devraient lui permettre de gouverner avec une majorité absolue et sans coalition, une première dans ce pays depuis 1996. « La Nouvelle-Zélande a apporté au Parti travailliste son soutien le plus puissant depuis près de cinquante ans », s’est-elle réjouie, « nous n’allons pas considérer votre soutien comme acquis. Et je peux vous promettre que nous serons un parti qui gouverne pour chaque Néo-Zélandais ».
Arrivée en fonction pour la première fois en octobre 2017, Jacinda Ardern, 40 ans, s’était alliée aux Verts et au parti New Zealand First pour son premier mandat. Elle avait marqué le monde lors de l’attentat de Christchurch, en mars 2019, faisant 51 morts et 49 blessés dans deux mosquées de la ville. Née à Hamilton, Jacinda Ardern a grandi à Murupara, une ville populaire majoritairement Maori.
Nouvelle-Zélande : La promesse de Jacinda Ardern aux Maoris en pleine campagne législative
Jacinda Ardern fait partie des très rare femmes au pouvoir ayant donné naissance durant leur mandat. En effet, en juin 2018, la Première ministre devient mère. Elle avait au préalable laissé l’intérim à son Vice-premier ministre, Winston Peters, mais elle est vite revenue aux affaires. Jacinda Ardern est d’ailleurs la première cheffe d’État à assister à une Assemblée générale des Nations Unies avec sa fille alors âgée de trois mois.
« C’est tout à fait une bonne chose et nous étions ravis d’avoir Neve dans l’hémicycle de l’Assemblée Générale. Avec seulement 5% de femmes dirigeantes dans ce monde, nous devons tout faire pour qu’elles se sentent accueillies le mieux possible », avait déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
La Première ministre néo-zélande a également été saluée pour sa gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus, avec 25 décès pour près de 1900 cas. Le pays avait par ailleurs éradiqué le virus sur une période de plus de 100 jours, avant un retour de celui-ci en août ayant entraîné le reconfinement de la ville d’Auckland. Jacinda Ardern avait aussi annoncé une baisse de 20% de son salaire et de celui de ses ministres, en solidarité avec les néo-zélandais impacté par la crise économique. Pour l’heure, la Nouvelle-Zélande reste fermée au reste du monde.
« Merci aux nombreuses personnes qui nous ont donné leur vote, qui nous ont fait confiance pour continuer à diriger la reprise de la Nouvelle-Zélande », a déclaré Jacinda Ardern, ce samedi soir à Auckland, lors de son discours de victoire qu’elle a ouvert en Reo Maori. Elle a promis de « reconstruire mieux » après la crise sanitaire, « une opportunité pour combattre les inégalités et la pauvreté ». « Après ce résultat, nous avons un mandat pour accélérer notre réponse et la relance, et nous commencerons demain », a-t-elle également assuré. « Nous gouvernerons comme nous avons fait campagne, positivement avec optimisme quant à notre avenir ».
Les électeurs néo-zélandais étaient aussi invités à se prononcer sur deux référendums, le premier sur l’usage du cannabis à des fins récréatives, le second sur l’euthanasie. Les résultats de ces consultations ne sont pas attendus avant le 30 octobre.