Alors que le Haut-commissaire de la République a convoqué les membres du 17ème gouvernement calédonien ce jeudi, pour l’élection du président de l’institution, le Congrès doit renouveler sa présidence à la fin de mois et les tractations vont bon train quant à cette élection.
C’est l’UC-FLNKS qui dirige actuellement le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, en la personne de Roch Wamytan, et ce, depuis 2019. Réélu en 2020, le candidat indépendantiste avait reçu le soutien des voix de l’Éveil océanien, dans un souci de respect du partage des compétences. En effet, suite aux provinciales de 2019, les non indépendantistes de l’Avenir en Confiance étaient majoritaires au gouvernement et c’est donc Thierry Santa qui l’a dirigé. Le jeune parti wallisien a donc fait pencher la balance du côté indépendantiste au Congrès.
Mais la démission des cinq membres indépendantistes du 16ème gouvernement en février dernier a changé la donne. Les indépendantistes sont devenus majoritaires au sein de l’exécutif mais les deux groupes, UNI et UC-FLNKS, ont mis cinq mois à se mettre d’accord pour faire élire un candidat commun à la présidence du gouvernement. Cet accord prévoit de faire élire Louis Mapou (UNI) à la présidence du gouvernement et Roch Wamytan (UC-FLNKS) pour un troisième mandat à la présidence du Congrès.
Rien n’étant écrit d’avance en Nouvelle-Calédonie, l’accord conclu pour partager le gouvernement et le Congrès entre les groupes indépendantistes pourrait ne pas aboutir. En effet, le parti wallisien l’Éveil océanien, qui dispose de trois membres au Congrès et aucun au 17ème gouvernement, a décidé de se retirer de l’intergroupe qu’il formait depuis 2020 avec l’UC-FLNKS et Nationalistes pour apporter son soutien au candidat de l’Avenir en Confiance, Thierry Santa, pour la présidence du Congrès, au nom du partage des compétences et de l'équilibre politique calédonien.
Sans leur partenaire de l’Éveil océanien, l’UC-FLNKS aura du mal à faire élire Roch Wamytan, même avec le soutien du groupe UNI. D’autant que l’autre groupe non indépendantiste, Calédonie ensemble, semble pencher en faveur de Thierry Santa. « Il est essentiel qu’on respecte les équilibres politiques du pays et que la sensibilité non indépendantiste puisse continuer à gérer d’autres institutions » a expliqué Philippe Michels, président du groupe Calédonie ensemble au Congrès, interrogé par nos partenaires de Caledonia.nc. Il évoque « des discussions » pour une candidature non indépendantiste « unique ».
« On a encore le temps de pouvoir discuter. Il n’y a pas de majorité fixe et certaine, comme à l’époque de Jacques Lafleur. Tout le monde discute avec tout le monde, et tout est ouvert », a commenté de son côté Roch Wamytan, invité sur Nouvelle-Calédonie La 1ère.