Une nouvelle filière aquacole en développement à Touho, encadrée par le projet Protège de la Communauté du Pacifique Sud (CPS), grâce à l'installation d'un nouveau parc de plus de 1000m² d'élevage de l'holothurie, aussi connue sous le nom de concombre de mer. Une activité à forte valeur ajoutée qui laisse envisager la création d'un nouveau secteur dans une volonté d'activité économique durable. Focus grâce au reportage de notre partenaire Caledonia.nc.
L'holothurie, aussi appelée bêche de mer ou concombre de mer, est d'ores et déjà connue en Nouvelle-Calédonie puisque chaque année, entre 40 et 500 tonnes sont récoltés par les pêcheurs du Caillou. Entièrement tournée vers l'export vers l'Asie du Sud-Est, le développement d'une filière structurée et encadrée permettrait le développement d'une activité nouvelle et respectueuse de l'environnement, grâce à l'encadrement du projet Protège instauré par la Communauté du Pacifique Sud (CPS).
La Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore Sauvages menacées d'extinction (CITES), ratifiée par la France en 2020, encadre et réglemente le commerce de nombreuses espèces, dont l'holothurie. Cette dernière, facilement accessible en raison de sa présence au bord de mer, est considérée comme vulnérable et doit donc être surveillée. Ainsi, plusieurs études sont en cours sur 9 différentes zones en Nouvelle-Calédonie afin de mesurer la présence de l'espèce, mesurer les stocks de l'archipel, et permettre ainsi d'anticiper et d'en gérer l'exploitation.
Matthieu Juncker, Coordinateur régional pêche côtière et aquaculture pour le projet Protège et la CPS, était l'invité de notre partenaire Caledonia.nc : « Le projet Protège est financé par l'Union européenne a pour objectif de développer des économies qui soient durables, ; bien intégrées dans l'environnement, et qui se base sur l'exploitation des ressources, notamment marine, mais également sur la biodiversité. Ce projet en Nouvelle-Calédonie met un grand nombre d’actions qui vont de la valorisation des produits de la mer, à un observatoire des pêches, ou encore des projets de réensemencement et de ranching. Concrètement, ici, il s'agit de développer des micro économies, de l'activité sur des zones éloignées comme à Touho. C'est une économie vertueuse car l'holothurie est un animal qui vient filtrer le sable, le nettoyer, et ce projet qui a été longuement mûri voit aujourd’hui le jour à Touho ».
C'est en effet à Touho que les premiers parcs d’élevage d'holothurie sont installés actuellement pour le compte de Marie-Renée Pabouty, pêcheuse professionnelle, avec le soutien de techniciens de la Province Nord. Il abritera environ 3000 holothuries jeunes, dans une volonté de garantir leur reproduction et leur protection, avant de les réimplanter dans le platier environnant une fois à taille adulte pour en permettre la pêche sur zone. Les premiers pas d'une activité nouvelle pour le territoire, encadré par les programmes de protection de l'environnement de la CPS, qui, tournée vers l'export, permet d'envisager un commerce à forte valeur ajoutée respectueux de l'environnement pour la Nouvelle-Calédonie.
Damien Chaillot avec Caledonia.nc.
