Réglementer toute exploration et empêcher toute exploitation industrielle dans les eaux profondes de la Zone Économique Exclusive de la Nouvelle-Calédonie pour les dix prochaines années, c’est le but d’un avant-projet de loi voté à l’unanimité au gouvernement calédonien, qui sera bientôt étudié par le Congrès. Focus grâce au reportage de nos confrères de CALEDONIA.
Assurer qu’aucune exploitation ne soit possible pendant 10 ans, et utiliser ce temps pour approfondir et affiner les connaissances des fonds marins Calédoniens, c’est tout l’objectif de l’avant-projet de loi déposé sur le bureau du Congrès par le gouvernement calédonien.
Si depuis 1998, la Nouvelle-Calédonie est souveraine en matière d’exploration et d’exploitation de la zone sous-marine de la ZEE, le territoire opte pour sa protection plutôt que pour son exploitation. Un coup d’arrêt certain pour toute prospection à visée d’exploitation des fonds marins Calédoniens, potentiellement envisagée par des groupes industriels privés.
Une demande qui s'inscrit dans la lignée de la décision de l'Etat français d'empêcher toute licence d'exploitation des les fonds marins de la ZEE française.
Joseph Manauté, membre du gouvernement en charge du développement durable, détaille le projet au micro de nos confrères de Caledonia.nc : « Le moratoire de la Nouvelle-Calédonie vise à acquérir des données à visée scientifique. Il n’est pas question au contraire, de mener des activités ou des recherches à visée industrielles (…) pour mieux connaître nos fonds marins ; mieux connaître notre ressource, et finalement offrir aux générations futures la possibilité de choisir de l’exploiter ou pas, et dans les modalités qui leur appartiendront d’arrêter ».
De son côté, l’association Ensemble Pour La Planète a demandé le dépôt d’un amendement visant à étendre la période d’arrêt à 25 ans, dans l’idée d’assurer la protection de la zone, mais aussi de laisser plus de temps à l’exploration scientifique. Enfin, le texte sera soumis au Sénat coutumier pour avis, afin de prendre en compte la parole coutumière dans le débat.
Damien CHAILLOT