La capitale calédonienne est le théâtre d’incendies, pillages et affrontements, alors que l’Assemblée nationale doit examiner le projet de réforme constitutionnelle visant à élargir le corps électoral provincial.
La nuit de lundi à mardi est tendue en Nouvelle-Calédonie, après un week-end et une journée lundi de mobilisation déjà sous pression.
Sur place, les journalistes locaux rapportent des incendies dans des usines -une usine d'embouteillage a totalement été ravagée par les flammes aux alentours de 22h locale- et des concessionnaires automobiles, des pillages et incendies de commerces et des affrontements entre manifestants opposés au dégel du corps électoral et forces de l’ordre dans plusieurs quartiers de Nouméa, mais aussi dans les communes voisines de Dumbéa et du Mont-Dore.
Depuis la tombée de la nuit, gendarmes mobiles et policiers sont aux prises avec de jeunes manifestants masqués ou encagoulés, qui se sont notamment emparés de plusieurs ronds-points. Des feux ont été allumés sur la chaussée pour entraver la circulation tandis que des tirs de lanceur de balles de défense et de grenades de désencerclement se font entendre dans toute l'agglomération.
Plus tôt ce lundi, le Haut-commissaire de la République, représentant de l’État, avait appelé au calme et condamné « fermement les blocages de voies publiques (…) et les nombreuses prises à partie des fonctionnaires de police et des militaires de la gendarmerie nationale ». La vente d’alcool et le transport d’armes seront interdits sur l’ensemble du territoire calédonien mardi 14 et mercredi 15 mai inclus.
Ces tensions interviennent alors que l’Assemblée nationale doit examiner ce lundi à 16h le projet de réforme constitutionnelle visant à l’ouverture du corps électoral, à laquelle les mouvements indépendantistes sont fermement opposés.