L’ensemble des partenaires se sont assis à la même table, ce mercredi matin, au haut-commissariat, dans le cadre des négociations sur l’avenir institutionnel. Manuel Valls a annoncé rester jusqu’à samedi soir et non vendredi soir, afin de donner « toutes les chances aux discussions ». Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
Les délégations sont arrivées au haut-commissariat chacune leur tour, mercredi 26 février, accueillie par le haut-commissaire Louis Le Franc et le ministre des Outre-mer Manuel Valls. Toutes les formations avaient confirmé leur participation, dont le FLNKS, après un bureau politique élargi mardi 25 février, estimant cependant que des points restaient à éclaircir : « la situation des prisonniers politiques, la supervision de l’ONU et les discriminations récurrentes vis-à-vis de nos populations », a écrit le Front dans un courrier adressé à Manuel Valls.
Le retour des trilatérales
Le rendez-vous est important, presque historique. Cela n’était pas arrivé depuis 2019 et Édouard Philippe, alors chargé du dossier calédonien. Si ce n’est en septembre 2023, à Paris, lorsque l’État avait présenté un document de travail, le fameux document martyr, sur l’avenir institutionnel, proposé par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Une initiative qui avait échoué, tendant les oppositions.
Manuel Valls n’a pas choisi la même option. L’ancien Premier ministre se place dans la lignée des accords -de Matignon et de Nouméa- et dans les pas de ceux qui étaient à la manœuvre à l’époque, dont Michel Rocard et Lionel Jospin. Les négociations qui se sont ouvertes ce mercredi matin à Nouméa sous forme de trilatérales marquent le retour d’un dialogue.
Réunir les différents partenaires acte déjà, en soi, une réussite, même si cela ne garantit pas l’aboutissement des discussions. Le ministre des Outre-mer s’est dit déterminé à trouver un accord et veut se donner toutes les chances d’y parvenir. Manuel Valls a donc annoncé, mercredi matin, qu’il restait jusqu’à samedi soir et non vendredi soir comme prévu.
À son arrivée, Philippe Dunoyer, élu Calédonie ensemble, s'est dit « impatient » d’entamer les échanges. « L’objectif est d’avancer et de donner un signal positif aux Calédoniens », considère-t-il, alors que les responsables politiques s’apprêtent à rentrer dans « le cœur des discussions ».
Une méthode établie
Les rencontres se déroulent autour de trois axes définis à la suite de la plénière de méthode, lundi 24 février. Le premier thème concerne le lien avec la France, incluant les questions de l’autodétermination, la décolonisation, la citoyenneté et le corps électoral. Le deuxième est prévu pour être abordé jeudi 27 février. Il s’agit de la gouvernance, des institutions et des compétences. Enfin, le troisième axe relève du contrat social, c’est-à-dire définir ce qui fait société et pays.
Les échanges doivent également reposer sur plusieurs principes, dont ceux de la souveraineté, du droit à l’autodétermination, de la démocratie et de l’état de droit, ainsi que le caractère « uni et indivisible » de la Nouvelle-Calédonie. Les discussions doivent se poursuivre jusqu’à samedi. Les partis politiques devraient ensuite faire le point sur cette visite. Le Front l’a déjà indiqué mardi soir. « Les différentes composantes du FLNKS devraient se retrouver dans leurs instances durant le week-end ».
A-C P. pour Les Nouvelles Calédoniennes